Belgique: le harceleur d'une journaliste condamné

L'homme qui a harcelé pendant 9 ans la journaliste et autrice belge Myriam Leroy sur les réseaux sociaux a été condamné le 21 décembre à 10 mois de prison avec sursis et 3000 euros de dommages et intérêts par la justice belge. La Fédération internationale des journalistes se joint à son affiliée l'Association des journalistes professionnels de Belgique (AJP), pour saluer une décision cruciale qui envoie un message fort à l'encontre de ceux qui souhaitent faire taire les femmes journalistes sur les réseaux sociaux.

JOEL SAGET / AFP

Le 21 décembre un homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Bruxelles (Belgique), à 10 mois de prison avec sursis, au suivi d'une formation sur les violences envers les femmes et au versement de 3000 euros de dommages et intérêts à la journaliste et autrice Myriam Leroy pour des faits constitutifs de harcèlement.

Les faits reprochés ont débuté en 2012 et incluent des photomontages pornographiques et des insultes sexistes et antisémites. 

"C'est une décision symbolique forte", a déclaré à la FIJ Myriam Leroy. "On observe une augmentation de la violence en ligne à l'égard des femmes journalistes qui travaillent sur les questions liées au genre et j'en fais partie".

La journaliste, qui a quitté la quasi-totalité des réseaux sociaux en 2019, rappelle que la majorité des attaques perpétrées à l'encontre des femmes journalistes sur les réseaux sociaux sont des injures sexuelles.

Selon une enquête publiée par la FIJ en 2018, plus de 65% des femmes journalistes déclarent avoir fait l'objet de harcèlement en ligne et seules la moitié ont porté plainte à leur syndicat, leur média ou aux services de police. Dans deux-tiers des cas, aucune poursuite n'a été engagée. 

La FIJ considère que les syndicats et associations de journalistes ont un rôle essentiel à jouer dans la défense des journalistes prises pour cibles sur les réseaux. Elle salue le travail de son affiliée, l'Association des journalistes professionnels (AJP) de Belgique, qui a apporté son soutien financier et moral à Myriam Leroy pendant la durée de la procédure. " Je n'aurais pas été au bout sans leur soutien", a déclaré la journaliste.

Gilles Milecan, juriste à l'AJP, a déclaré: "Nous nous félicitons de cette décision qui rappelle que l'on ne peut pas dire n'importe quoi sur les réseaux sociaux et se réfugier derrière la liberté d'expression".

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ a salué une décision essentielle  "qui envoie un message très clair à l'encontre des harceleurs de femmes journalistes. C'est un délit et il est punissable. Il porte atteinte à l'intégrité des journalistes, a un impact considérable sur leur travail et leur santé mentale et doit être considéré comme tel. La liberté d'expression ne doit pas être exercée dans l'intention de nuire et de porter atteinte à autrui. Nous encourageons vivement les femmes journalistes qui font l'objet de harcèlement à oser porter plainte et à saisir leur syndicat et association pour obtenir le soutien dont elles ont besoin."

La FIJ a publié une série de recommandations enjoignant les syndicats de journalistes et des médias à se mobiliser fortement contre le harcèlement en ligne. Des étapes simples peuvent être mises en place telles qu'une modération assidue des commentaires postés sur les réseaux, des prises de positions publiques, une aide psychologique, et le soutien renforcé des rédactions tout au long de la procédure.  

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