Algérie : 150 journalistes dénoncent les attaques contre la presse

Le 9 novembre, plus de 150 journalistes algériens ont publié une tribune dans laquelle ils appellent le gouvernement à les laisser remplir leur mission d'informer. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession avec 600.000 membres, les soutient dans leur combat et exige des autorités algériennes le respect de la liberté de la presse.

Des manifestants se rassemblent lors d'une action de protestation des employés de la télévision d'Etat contre la censure à Alger le 15 avril 2019. Crédit photo : Ryad Kramdi / AFP

Dans une tribune parue le 9 novembre dernier dans le média en ligne Tout Sur l'Algérie, plus de 150 journalistes algériens décrivent le quotidien difficile qu'ils subissent, entre interdictions de couvrir des événements, pressions et menaces. Ils y annoncent également avoir l'intention d'agir collectivement pour défendre leurs droits.

Les manifestations contre le pouvoir en Algérie ont commencé en février 2019. Depuis lors, les autorités ont procédé à des dizaines d'interpellations de travailleurs des médias – totalement injustifiées – ou encore à des limites d'accès à certains sites Internet et exercent des pressions sans précédent sur les journalistes.

En avril dernier, le directeur du bureau de l'Agence France-Presse à Alger a été expulsé sans motif après que les autorités algériennes ont refusé le renouvellement de son accréditation et de son titre de séjour.

Plus récemment, en septembre, le journaliste Sofiane Merakchi a également été arrêté. Ce correspondant pour la chaîne libanaise Al-Mayadeen à Alger a lui été interpellé pour "incitation à attroupement" après avoir diffusé des images des manifestations. Il est toujours incarcéré.

Une équipe de la chaîne de télévision Al Araby a en même temps été interdite de tournage.

De même, le 14 octobre, les forces de l'ordre ont arrêté le journaliste Adel Azeb Cheikh à la suite d'une plainte déposée contre lui pour "publication d'images sans autorisation de l'auteur, injures et insultes". Le journaliste est toujours emprisonné.

Dix jours plus tard, le rédacteur en chef du Provincial Mustafa Bendjama a été interpellé sans motif mais a, lui, été relâché deux jours après. 

Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ, a déclaré : "Nous sommes plus que jamais aux côtés de nos collègues algériens et nous les soutenons dans leur démarche. Cette tribune est un important cri d'appel à la liberté de la presse et à la liberté d'expression que les autorités algériennes ne peuvent ignorer. Nous nous battons chaque jour pour que les journalistes du monde puissent exercer leur métier, avec des droits qui garantissent cet exercice, aux côtés des syndicats. En Algérie comme ailleurs !"

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