Québec : la protection des sources journalistiques piétinée par la police montréalaise

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Le téléphone portable d’un journaliste  québécois a été surveillé par le service de police de la ville de Montréal (SPVM) pendant plusieurs mois courant 2016, mettant en péril la protection de ses sources journalistiques. La FIJ se joint à ses affiliés canadiens Fédération nationale des communications  (FNC-CSN) et UNIFOR pour dénoncer des atteintes graves à l’un des principes fondamentaux de la profession.

De Janvier à juillet 2016, la police de Montréal a surveillé le téléphone portable du journaliste Patrick Lagacé, travaillant au journal La Presse, à la suite de 24 mandats de surveillance délivré par une juge de paix. Motif : une enquête interne de la police visant à confondre un policier. Selon La Presse, les policiers ont obtenu la liste de l'ensemble des interlocuteurs du journaliste, ainsi que la possibilité de le géolocaliser avec la puce GPS de son téléphone.

Les représentants de La Presse ont initié une procédure le 31 octobre afin de protéger les sources journalistiques de Patrick Lagacé. Sur son compte twitter, le journaliste dénonce une "chasse aux sources".

"Il s’agit d’une ingérence impossible à justifier dans la vie privée de M. Lagacé, qui équivaut à de l’espionnage de journalistes autorisé par l’État et fondé sur une simple présomption de méfait commis par une ou des sources du journaliste," explique Howard Law, Directeur du secteur des médias pour Unifor. "Une presse libre est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie. Le fait que la police de cible des journalistes et leurs sources de cette manière rend non seulement difficile l’indispensable travail des journalistes, mais nuit également à notre démocratie".

"Nous demandons au SPVM et à tous les services de police de cesser cette pratique dangereuse. Nous demandons également aux gouvernements à l’échelle du pays de se prononcer publiquement contre ce développement terrifiant dans notre démocratie et d’adapter leurs politiques et les lois afin d’assurer une meilleure protection des sources et de la liberté de la presse", indique Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN).

Le président de la FIJ Philippe Leruth a déclaré : "Le secret des sources est la pierre angulaire de la liberté de la presse. Il est inscrit dans notre code de principe qui sert de référence aux journalistes à travers le monde. Nous sommes scandalisés qu’un pays démocratique use de méthodes liberticides vis-à-vis de la profession, quel qu’en soit le motif. Les journalistes ne peuvent travailler correctement dans la peur de voir leurs conversations interceptées. Quand ce secret des sources n'est pas respecté, il n’y a plus d’information libre. Seule l'information officielle peut encore être diffusée, ce qui veut dire, une information sous influence". 


Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16

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