Tunisie : la FIJ inquiète de de la mise à l’arrêt de Nessma TV

Suite à la mise à l’arrêt forcée de la chaîne de télévision privée Nessma TV, jeudi 25 avril en Tunisie, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) dénonce une application sélective et politique des décisions de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) de la part du gouvernement.

Des journalistes de Nessma TV protestent contre la mise à l'arrêt de la chaîne. Fethi Belaid/AFP.

Jeudi 25 avril, les forces de l’ordre tunisiennes ont forcé à l’arrêt la chaîne de télévision privée Nessma TV, dirigée par Nabil Karoui, candidat à l’élection présidentielle de novembre 2019. Elles ont procédé à une saisie du matériel de la chaîne et ont coupé son signal.

Nessma TV avait à plusieurs reprises été invitée à régulariser sa situation dans le cadre d’une procédure de la HAICA pour « radiodiffusion sans autorisation légale ». La chaîne est également accusée d’exploiter la situation de pauvreté des femmes et des enfants en les mettant en spectacle de manière humiliante et de n’avoir pris aucune mesure de mise en conformité avec les demandes de la HAICA et la règlementation en vigueur. La chaîne a, de plus, déclaré ne pas reconnaitre l’autorité de l’instance de régulation et ses décisions, faisant campagne contre elle et se plaçant au-dessus des lois régissant le secteur audiovisuel.

Dans le même temps, la chaîne privée Zitouna TV fait elle aussi l’objet d’une procédure de la HAICA car elle retransmet ses programmes en piratant illégalement une fréquence TV. Elle bénéficie cependant de nombreux appuis politiques, notamment du la part du parti islamiste Ennahdha, pour continuer à diffuser

La situation est semblable pour Quran Radio, fermée le 2 novembre 2017 sur décision de la HAICA. Celle-ci rediffuse de nouveau un mois plus tard sans autorisation de l’instance audiovisuelle. Son propriétaire, Saïd Jaziri, est un membre éminent du parti islamiste Errahma.

Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ, a déclaré : « Nous soutenons la position de notre affilié le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui exige l’application de la loi à l’identique pour tous les acteurs du paysage médiatique tunisien, quelque soit leur orientation et leur opinion sur le gouvernement, a déclaré la FIJ. Nous sommes également préoccupés par l’instrumentalisation de la décision de la HAICA par le gouvernement.»

 

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