La Fédération
internationale des journalistes (FIJ) a aujourd'hui déclaré être très préoccupée
par la sécurité physique d’un journaliste emprisonné depuis plus de deux
semaines au Mali. Le journaliste Boukary Daou, directeur de publication du
quotidien "Le Républicain", arrêté le 6 mars 2013, a été placé sous mandat de dépôt, transféré
à la prison civile de Bamako le lundi 18 mars et accusé de diffusion de fausse
nouvelle et d'incitation à la désobéissance après la publication d'une lettre ouverte mettant en cause le capitaine Amadou Sanogo. Son procès aura lieu le 16 avril
prochain.
« Nous
sommes très préoccupés par la sécurité physique de Boukary Daou. Nous avons pu documenter des cas d’agressions et d’enlèvements de journalistes où des éléments de la junte ont été les auteurs jusque-là impunis. Nous demandons la libération du
journaliste qui n’a fait que son travail et apportons notre soutien à toutes
les actions entreprises pour exiger la libération de Boukary Daou », a
déclaré Gabriel Baglo, directeur pour l’Afrique de la Fédération internationale
des journalistes.
Selon le président de la Maison de la Presse,
un partenaire de la FIJ au Mali, une assemblée générale organisée le mardi 19
mars 2013 a décidé du boycott jusqu'à nouvel ordre de la couverture des
activités du gouvernement pour protester
contre l'inculpation de Daou.
La FIJ estime
que l'arrivée des putschistes a entrainé une grave détérioration de la liberté
de presse au Mali. Plusieurs journalistes y ont été victimes d'intimidations et
d'attaques injustifiées. Ces agressions sont restées impunies, et les victimes
en traînent toujours les séquelles. « L'entêtement des autorités risque de
ralentir le processus de paix au Mali. Ce pays n'a pas besoin de bras de fer
entre les médias et le pouvoir. Nous demandons encore une fois aux autorités du
Mali de faire privilégier le dialogue », a conclu Baglo.
Pour plus
d'information, veuillez contacter la FIJ au : + 221 33 867 95 86
La FIJ
représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays du monde