Comores: Suspensions abusives à l’ORTC

La directrice de l'information et la rédactrice en cheffe de la télévision nationale des Comores ont été suspendues le 30 janvier à la suite d'une note administrative du ministre de l'Information. La FIJ dénonce des faits abusifs et injustifiés.

Des étals vides au marché de Volovolo de Moroni, capitale de l'Union des Comores, le 27 janvier 2020. Un appel à la grève lancé par les employeurs et le syndicat Synaco contre les tarifs douaniers a été largement suivi dans la capitale le 27 janvier. Photo: Ibrahim YOUSSOUF / AFP

Le ministre de l'Information des Comores, Ahmed Ben Said Jaffar, a par une note administrative du 30 janvier, suspendu la directrice de l’information de l'Office de Radio et Télévision des Comores (ORTF), Binti Mhadjou, et la rédactrice en cheffe, Moinadjoumoi Papa Ali.

La décision fait suite à la couverture par la télévision d'une grève de trois jours des commerçants menée du 27 au 30 janvier, traitement médiatique qui aurait été critiqué par des membres du gouvernement. 

Dans un communiqué commun, le collectif des journalistes aux Comores dénonce une "décision inique, arbitraire et inacceptable" et s'inquiète de l’intrusion des autorités politiques dans les lignes éditoriales des organes de presse. 

" Nous nous insurgeons contre cette volonté manifeste de briser l’élan d’ouverture vers l’expression de la diversité des opinions à la télévision nationale, initiée par la nouvelle direction et incarnée par nos consœurs suspendues abusivement. Ces sanctions fondées sur le crime de lèse-majesté doivent faire partie du passé et laisser place à un monde, dans lequel, la confrontation d’idées, le pluralisme d’opinions et le respect de la déontologie servent d’unique guide aux responsables des médias", martèle le communiqué.

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, a déclaré: "Nous nous alarmons de la façon dont la liberté de la presse est actuellement malmenée aux Comores et nous sommes indignés par ces suspensions qui ne sont fondées sur aucun motif légitime. L'indépendance de l'information est un indicateur de la bonne santé d'une démocratie. Nous engageons le gouvernement des Comores à revoir sa décision et à entamer un dialogue constructif avec les médias pour apaiser la situation sur le terrain."

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