France : la Présidente de la FIJ lance "l'Appel de Paris" pour libérer Julian Assange

A l'occasion d'un rassemblement de soutien à Julian Assange, Place de la République à Paris (France) dimanche 3 juillet, avec la participation notamment du SNJ, du SNJ-CGT et de nombreuses organisations, Dominique Pradalié, Présidente de la FIJ, a rappelé l'urgence de libérer Assange et a demandé à la France de lui accorder l’asile. Voici son discours.

Paris, le 3 juillet. Dominique Pradalié, présidente de la FIJ. Photo AoïoA.

"Julian Assange est un journaliste australien en prison, en prison pour avoir rempli sa mission de journaliste.

Julian Assange qui a fondé Wikileaks en 2006 pour répondre à l’intérêt général, a poursuivi sa mission de journaliste œuvrant pour l’intérêt général en dénonçant en 2010 des crimes de guerre de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. 

Les médias du monde entier ont relayé ces informations.

Il est depuis poursuivi, harcelé, discrédité, sali dans son honneur et privé de toutes ses libertés par le gouvernement américain et ses alliés britanniques et suédois.

Emprisonné par le gouvernement britannique à Belmarsh, prison de haute sécurité, depuis plus de 3 ans, après 8 ans de réclusion à l’ambassade d’Equateur, il risque d’être extradé vers les Etats-Unis qui le poursuivent pour espionnage notamment. Là-bas, il encourt jusqu’à 175 ans de prison pour espionnage! 

Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, démontre, dans un livre paru en février dernier (la traduction françaises est prévue pour septembre), comment le Royaume-Uni et les Etats-Unis se sont concertés pour détruire Julian Assange.

Les Etats-Unis affirment que ses révélations ont mis en danger des militaires et des civils américains, or, plus de 10 ans après, aucun cas concret de ces accusations n’a été porté à la connaissance du monde par les accusateurs.

Et Chelsea Manning, source principale de Julian Assange, a été condamnée à une peine de prison puis graciée par le Président américain Barack Obama. Elle est libre.

Rappelons que Julian Assange a été lavé de toutes les accusations parasites qui ont tissé autour de lui un abominable labyrinthe de fake news et de soupçons qui l’ont décrédibilisé et fait disparaitre dans l’arrière-cour des préoccupations des médias et des opinions publiques.

Alors même que les Etats-Unis d’Amérique, leur Président Joe Biden en tête, dénoncent vigoureusement, avec raison, les crimes de guerre commis par l’armée d’invasion russe en Ukraine, les mêmes poursuivent le journaliste qui a révélé des crimes de guerre !

Il ne fait pas bon de révéler des crimes de guerre des armées américaines.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ), forte de ses quelque 600.000 membres dans 150 pays, lui apporte soutien et assistance depuis le début. Elle a coordonné les très nombreuses manifestations qui, dans le monde entier dont à Londres bien entendu, demandent la liberté pour Julian Assange.

Un exemple : 30 janvier 2020

Palais des Académies à Bruxelles, plus de 120 personnalités ont signé un Appel commun adressé aux autorités belges afin qu'elles prennent des mesures concrètes en faveur de Julian Assange.

La Fédération internationale est en contact permanent avec sa famille : Stella Assange sa femme et mère de leurs deux jeunes enfants et John Shipton le père du journaliste, ainsi que ses avocats Jennifer Robinson qui s’est exprimée à Oman début juin lors du dernier congrès mondial de la FIJ. 

Un recours juridique est engagé à Londres contre l’extradition. S’il n’est pas déclaré recevable, il conviendra, en référé, de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) de Strasbourg pour bloquer toute extradition.

Cependant ce sont les opinions publiques et les journalistes qui doivent se mobiliser, ces derniers devraient avoir au moins la reconnaissance du ventre !

Après l’Appel de Genève le 22 juin dernier qui réunit journalistes, médias et éditeurs pour demander la libération de Julian Assange, nous lançons l’Appel de Paris !

Julian Assange doit être libéré et la France doit lui accorder l’asile !"

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

The IFJ represents more than 600,000 journalists in 146 countries

Follow the IFJ on TwitterFacebook and Instagram

Subscribe to IFJ News