Abus en ligne : Il faut qu'on parle, déclare la FIJ

Pour marquer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et son Conseil du genre exhortent les organisations de médias à faire de la lutte contre les abus en ligne une priorité et à prendre des mesures concrètes pour éradiquer cette menace. Ils appellent les gouvernements du monde entier à ratifier la Convention 190 de l'OIT sur le harcèlement et la violence dans le monde du travail.

Il est urgent d'être aux côtés des femmes journalistes confrontées aux abus en ligne. Il existe des liens directs entre les menaces en ligne et la violence hors ligne et les femmes ne doivent pas y faire face seules. 

Ce sont là quelques-uns des principaux points abordés lors de la conférence du Conseil du genre de la FIJ sur les femmes dans les syndicats: renforcer le pouvoir, lutter pour la sécurité, qui s'est tenue en ligne le 22 novembre et a rassemblé des journalistes et des militant.e.s syndicaux-ales du monde entier. La conférence s'inscrivait dans le cadre de la campagne mondiale de la FIJ intitulée "Abus en ligne : il faut qu'on parle", lancée à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes le 25 novembre, qui comprend également le partage d'interviews sur la lutte contre les abus en ligne et 16 jours d'activisme.

Plus de 60 % des femmes journalistes ont été confrontées à des abus en ligne au cours de leur carrière, selon les statistiques de la FIJ. 

Les abus visent des femmes de tous horizons politiques, religieux et ethniques. L'un des principaux aspects de ces attaques est qu'elles sont sexuées et sexualisées.

Ces actes de violence ne visent pas seulement à intimider et à réduire au silence les femmes dans les médias, mais leurs effets paralysants contribuent à tuer les histoires et à priver le public d'informations, sapant ainsi le pluralisme et le droit d'accès à l'information. 

La FIJ a souligné le manque de soutien des rédactions et des collègues lorsqu'une femme journaliste est confrontée à des abus en ligne. Peu d'entre elles signalent ces attaques et, si elles le font, très peu de mesures sont prises. Une enquête de la FIJ menée en 2018 a montré que seule la moitié des victimes d'abus en ligne (53%) ont signalé les attaques à la direction de leur média, à leur syndicat ou à la police, et dans deux tiers des cas, rien n'a été fait. 

" Les journalistes signalent moins les abus en ligne parce que cela arrive tout le temps ", a déclaré à la FIJ la juriste belge Charlotte Michils. 

" Nous continuons d'entendre des témoignages effrayants de consoeurs qui ont fait face à des abus en ligne. Certaines quittent la profession, d'autres souffrent de stress traumatique. Il est grand temps pour les médias d'adopter des politiques concrètes pour contrer ce phénomène et de soutenir leur personnel féminin, qu'il soit salarié ou indépendant. Ce n'est pas une situation à laquelle une femme journaliste devrait être confrontée seule. Les abus en ligne ne font pas partie du travail", rappelle Maria Angeles Samperio, présidente du Conseil du Genre de la FIJ.

La FIJ a publié une série de recommandations à l'intention des médias et des syndicats comprenant notamment la mise en place de procédures sur le lieu de travail, la formation à la sécurité numérique ou le plaidoyer auprès des plateformes en ligne pour renforcer les mesures de notification et de retrait.

Un autre aspect essentiel est de veiller à ce que les législations nationales soient modifiées pour interdire le harcèlement et la violence dans le monde du travail, y compris en ligne.

Cela peut se faire en ratifiant la Convention 190 de l'OIT sur le harcèlement et la violence au travail ainsi que la recommandation 206, soutenues par la FIJ. 

" Vingt-et-un pays dans le monde ont ratifié cette convention et de nombreux pays qui se disent démocratiques ne l'ont pas fait. Nous exhortons les gouvernements à ratifier la convention 190 et sa recommandation 206, qui sont des instruments uniques pour lutter contre la violence à l'égard des femmes dans le monde du travail. Nous ne pouvons pas rester silencieu.ses.x alors que tant de nos consoeurs sont victimes d'abus en ligne et hors ligne pour avoir fait leur travail. Il est d'intérêt public de veiller à ce que des lois solides éradiquent la violence au travail. Et les journalistes en ont vraiment besoin", a déclaré Dominique Pradalié, présidente de la FIJ.

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