Tunisie : Arrestation d'un journaliste en vertu de la loi antiterroriste

MIS A JOUR 25.03.22 La police antiterroriste tunisienne a arrêté le journaliste Khalifa Al-Qasimi, vendredi 18 mars, pour avoir refusé de révéler ses sources. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à son affilié, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), pour condamner son arrestation et exiger sa libération immédiate. Le journaliste a été libéré le 25 mars.

Khalifa Al-Qasimi - Credits: Arab Organisation for Human Rights

Le journaliste de Mosaïque FM, Khalifa Al-Qasimi, a comparu vendredi devant l'Unité nationale d'enquête sur les crimes terroristes, soupçonné d'avoir commis une infraction liée à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d'argent. Le SNJT a déclaré qu'il avait fait l'objet d'une enquête pendant neuf heures, à l'issue de laquelle il a été placé en détention pour avoir refusé de révéler ses sources, conformément au décret-loi sur la liberté de la presse, de l'impression et de la publication, qui autorise les journalistes à protéger leurs sources.

Le syndicat a fermement condamné son arrestation, affirmant qu'il s'agissait d'un nouveau coup porté à la liberté de la presse en Tunisie et d'une tentative d'intimidation des journalistes.

La Tunisie est embourbée dans une crise politique depuis le 25 juillet 2021, suite à l'imposition de mesures exceptionnelles par le président Kais Saied, notamment le gel du Parlement, la promulgation de lois par décret présidentiel, la destitution du Premier ministre, la nomination d'un nouveau gouvernement et la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.

Depuis lors, les journalistes, les militants des droits de l'Homme et les organisations de médias tunisiens ont fait l'objet de restrictions, de persécutions sécuritaires, d'arrestations et de harcèlement judiciaire. En février 2022, une vingtaine de journalistes, dont des correspondants étrangers, ont été agressés alors qu'ils couvraient une manifestation dans la capitale tunisienne.

Des organisations professionnelles et des organisations de défense des droits de l'Homme ont demandé la libération du journaliste Khalifa Al Qasimi. Dans une déclaration commune publiée le samedi 19 mars, des organisations et structures professionnelles se sont déclarées prêtes à agir pour défendre la liberté de la presse et la liberté d'expression et à lutter contre les tentatives de restrictions. 

La FIJ exprime son soutien total au journaliste Khalifa Al-Qasimi et à ses collègues jugés dans la même affaire, et exprime son inquiétude quant aux persécutions visant directement Radio Mosaïque FM et la liberté de la presse en Tunisie. "Le président Saïd a le devoir de défendre la liberté de la presse et d'assurer la sécurité de nos collègues dans l'exercice de leurs fonctions. Nous ne pouvons tolérer que les journalistes continuent d'être pris pour cible, malgré les nombreux appels que nous avons déjà lancés aux côtés de notre affilié le SNJT", a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger. "Nous exigeons la libération immédiate de notre confrère et nous demandons encore une fois au Président Saïd de rétablir un véritable espace de dialogue avec la profession.

 

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