Sécurité des journalistes: “Il faut passer à l’action”, déclare Thorbjørn Jagland

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et la Fédération européenne des journalistes (FEJ) saluent l’engagement pris, mardi, à Bruxelles, par le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland, en vue de lutter contre les atteintes à la liberté de la presse, dans les 47 pays membres du Conseil de l’Europe. Thorbjørn Jagland a participé à une réunion de travail, mardi, au siège de la FIJ et de la FEJ, avec les partenaires de la plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes. En un peu moins de deux mois, la FIJ et la FEJ ont soumis 39 alertes à la plateforme. Ces cas de violations graves des droits des journalistes concernent essentiellement la Turquie (12 signalements), l’Azerbaïdjan (7), la Russie (6) et l’Ukraine (5). Mais d’autres pays ont également été le cadre d’alertes : la France (3 signalements), l’Espagne (2), la Macédoine (2), la Slovénie (1) et le Luxembourg (1). Le Secrétaire général du Conseil de l’Europe a insisté sur la menace nouvelle que constitue la surveillance de masse. « Je suis heureux de voir certains gouvernements, comme ceux de la France, du Danemark ou de la Slovénie, répondre aux alertes publiées sur la Plateforme. Il s’agit maintenant d’aller au-delà, d’établir un dialogue, quand c’est possible, afin d’améliorer la situation des journalistes sur le terrain. Nous sommes tous d’accord : au-delà des mots, il faut passer à l’action ». « En Europe, les journalistes sont victimes de la double peine, poursuit Anthony Bellanger, Secrétaire général adjoint de la Fédération internationale de journalistes (FIJ). Ils paient le prix fort de la crise économique qui touche les médias depuis des années, notamment pour les plus jeunes d’entre eux ; et de plus en plus souvent, ils sont les victimes d’intimidations, de violences physiques, voire d’emprisonnement. Leur seul tort étant d’avoir rempli leur mission d’informer. Pour la FIJ, cosignataire du mémorandum à Paris en décembre, la plateforme est une première réponse car elle interpelle directement les gouvernements et les politiques sur leurs actions et leurs décisions. Certains états ont déjà répondu. Nous nous en félicitons. Mais quid des autres qui violent les libertés individuelles à nos portes ? Quels sont les outils que le Conseil de l’Europe propose aujourd’hui pour obtenir des réponses aux cas les plus graves publiés sur en ligne ? » Le Secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez, a rappelé que 29 journalistes sont toujours derrière les barreaux, en Europe (21 en Turquie, 7 en Azerbaïdjan et un en Russie). « Mais au-delà de ces cas dramatiques, que nous n’oublions pas, il importe aussi de relever les multiples situations où les journalistes ne sont plus en mesure d'exercer leur mission du fait de la dégradation de leurs conditions de travail. Il n’y a pas de liberté de la presse sans conditions de travail décentes pour les journalistes. Nous ne manquerons pas, à l’avenir, de soumettre à la plateforme les situations de précarisation des journalistes, de concentration des médias ou de restrictions budgétaires qui ont pour effet de restreindre l’indépendance des rédactions et leur capacité à jouer pleinement leur rôle de chien de garde de la démocratie ».

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