Madagascar : il faut combattre le Code de la communication !

Le nouveau code de la communication voté par l’assemblée malgache le 7 juillet contient des dispositions liberticides. Il vient d’être validé par la Haute Cour constitutionnelle malgache. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint de nouveau à son affilié français le Syndicat national des journalistes (SNJ) pour dénoncer le musellement des médias malgaches. La Haute Cour constitutionnelle malgache a rendu sa décision vendredi 12 août. L'institution estime que le nouveau Code de la communication malgache est finalement « conforme à la Constitution ». Il pourra donc être promulgué, malgré les craintes des journalistes locaux, les actions des syndicalistes du SNJ dans l’Océan Indien et les mises en garde de la Fédération internationale des journalistes et de la Confédération syndicale internationale. La section Océan Indien du SNJ rapportait, il y a quelques semaines, que le nouveau « Code de la communication » voté le 7 juillet dernier prévoyait notamment des amendes variant entre un et six millions d’ariary, alors qu’un rédacteur en chef gagne moins d’un million d’ariary (moins de 300 €) par mois. Les amendes prévues par l'article 20 de la loi sur la cybercriminalité iraient jusqu'à 100 millions d'ariary (plus de 28 000 €). Elles s'appliqueraient pour les cas de diffamation des autorités politiques ou des agents publics. Parmi les infractions (délits) de presse, on trouve par exemple « toute incitation, par tout support audiovisuel, à s’abstenir de participer à des fêtes nationales ». Ou encore la « publication, diffusion ou reproduction (d’une information) de nature à ébranler la confiance du public en la solidité de la monnaie ». En cas de récidive dans ces « infractions de presse », le juge pourrait ordonner la confiscation du matériel et fermer définitivement l’entreprise. De plus, la couverture audiovisuelle nationale serait réservée aux stations publiques, et interdites aux stations privées. Il est clair que ce texte vise à faire taire les médias d’opposition politique, ce qui est incompatible avec une véritable démocratie. Sensible aux difficiles conditions de travail de nos confrères et consoeurs malagasy, le SNJ (section Réunion-océan Indien) exprime de nouveau son indignation suite à ce vote. Il redemande aux autorités françaises de s’adresser au gouvernement malagasy de ne pas appliquer ce « Code de la communication ». Le SNJ Réunion-océan Indien fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider nos confrères et consoeurs malagasy, notamment le « Mouvement pour la liberté d’expression » qui rassemble au-delà des syndicats. Ho ela velona anie ny fahalalahan'ny asa fanaovan-gazety ! (Vive la liberté de la presse !) Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger rappelle que ce texte, s’il était voté en l’état, serait une violation flagrante de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Les journalistes et les citoyens malgaches méritent une presse libre et indépendante. Nous appelons le gouvernement de Madagascar de ne pas prendre ce tournant liberticide, néfaste pour toute la communauté nationale».

 Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16

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