Liban: La FIJ s'inquiète de licenciements massifs dans les médias

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a exprimé aujourd'hui sa profonde inquiétude devant les licenciements massifs qui ont frappé différents médias libanais suite à la crise économique dans la région.

Les plus grands journaux libanais sont au bord de l'effondrement financier en raison de l'instabilité politique dans la région, qui a conduit à d’importantes coupes budgétaires. Le secteur de l’information au Liban est traditionnellement affecté par des financements politiques et certains journalistes dénoncent le fait que la plupart des médias restent soutenus par des partis politiques ou des hommes d'affaires qui sont fidèles à ces partis.

Suite à l'instabilité politique actuelle dans la région, 10 grands médias libanais sont maintenant aux prises avec de graves difficultés économiques, selon divers rapports. En outre, le syndicat des journalistes libanais a rapporté que 70% des 2.600 journalistes actuellement employés risquait le licenciement à court terme.

Le 27 septembre, le journal arabophone Al Moustakbal (L'Avenir) a licencié 51 journalistes, techniciens et travailleurs des médias et a annoncé des plans pour en licencier 50 autres dans les prochains mois. Le quotidien les a forcés à signer une lettre indiquant qu'ils ne demanderont pas leurs indemnités tant que la situation financière du journal ne va pas mieux. Selon les médias, les employés de Al Moustakbal n’ont pas été payés au cours des 14 derniers mois, les obligeant eux et leurs familles à lutter pour simplement survivre.

Quelques jours plus tard, les médias rapportent que le journal Al-Akhbar (Les Nouvelles) a licencié 15 employés (4 éditeurs, 5 correspondants et 6 travailleurs des médias travaillant à la rédaction, la relecture et la gestion du Web) qui avaient déjà vu leurs salaires réduits, dans certains cas de moitié. Le quotidien Al Safir (L'Ambassadeur) a également licencié 49 journalistes, surtout parmi les plus expérimentés, et a menacé d’en licencier davantage, tandis que le journal Annahar qui n’a pas payé son personnel pendant un an prévoit de licencier 100 journalistes sur 170, selon les médias locaux.

La FIJ soutient pleinement la communauté des journalistes au Liban et exige le respect de leurs droits dans ces moments difficiles.

"Pour que l'industrie de la presse libanaise survive, elle doit d’abord s'éradiquer des pouvoirs politiques et économiques ainsi que de toute autre ingérence extérieure affectant la liberté de nos collègues d'enquêter", a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger.

"Nous condamnons ce licenciement massif de journalistes. Ces derniers sont essentiels pour garantir la liberté de la presse et fournir des informations de grande qualité au Liban. Même si le pays est confronté à une crise financière et si les organisations de médias souffrent de pertes économiques, les travailleurs des médias ne devraient pas être les victimes d'employeurs peu scrupuleux. Les droits du travail de nos collègues doivent être pleinement respectés par le biais  d’une couverture sociale pour eux-mêmes et leurs familles, en reconnaissance de leur importante contribution à la société ".

Lire le communiqué en anglais 


Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 16

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