Le journaliste japonais toujours captif en Syrie

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) appelle une nouvelle fois à la libération immédiate du journaliste indépendant japonais retenu en otage en Syrie par l’Etat islamique (EI) depuis octobre 2014. Mardi 20 janvier, l’EI a diffusé une vidéo de Kenji Goto et de l’un de ses compatriotes, Haruna Yukawa, et réclamé une rançon de 200 millions de dollars sous 72 heures. Le gouvernement japonais n’ayant pas observé ce délai, le groupe aurait exécuté le citoyen japonais. Mercredi 28 janvier, l’EI a posté un nouvel enregistrement dans lequel il menaçait de tuer Kenji Goto et un pilote jordanien du nom de Maaz al-Kassasbeh si Amman ne libérait pas une djihadiste irakienne dans les 24 heures. Les autorités jordaniennes ont entamé des négociations avec les militants de l’EI mais n’ont toutefois pas respecté le temps qui leur était imparti. Depuis la fin de ce délai, fixé le 29 janvier, aucune information n’a été communiquée quant à la sécurité des otages japonais et jordanien. Kenji Goto est un journaliste indépendant, fondateur de la société de production Independent Press, lancée en 1996. Il finançait souvent lui-même ses voyages notamment en Tchétchénie, en Albanie, en Sierra Leone, au Liberia et en Afghanistan pour réaliser des reportages sur les conséquences humaines de la guerre qui étaient régulièrement diffusés sur NHK, le réseau national au Japon. Le Japon a fermement condamné le meurtre de Haruna Yukawa et les menaces à l’encontre de Kenji Goto. Partout dans le pays, le peuple a manifesté contre l’Etat islamique. Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le domicile du Premier ministre, priant ce dernier de sauver immédiatement la vie du journaliste retenu en otage. Le monde entier s’est uni sur les réseaux sociaux pour exiger sa libération. La page Facebook I Am Kenji compte aujourd’hui plus de 40 000 « j’aime » et contient des photos et des messages de soutien venant des quatre coins de la planète. Rinko, la femme de Kenji Goto, a également lancé un appel pour la libération de son mari : « Mon époux est homme honnête qui est allé jusqu’en Syrie pour témoigner du sort de ceux qui souffrent… je crains que ce ne soit sa dernière chance et qu’il ne nous reste que quelques heures pour assurer sa libération ainsi que la vie du lieutenant Maaz al-Kassasbeh. J’implore les autorités japonaises et jordaniennes de comprendre que le destin de ces deux hommes est entre leurs mains. » (en anglais) La directrice adjointe du bureau Asie pacifique de la FIJ, Jane Worthington, a déclaré : « Nous continuons à appeler à la libération immédiate et sécurisée de Kenji Goto. Cette tendance à prendre des journalistes en otage pour mener des guerres suscite une certaine inquiétude partout dans le monde. Nous nous joignons aux Japonais qui condamnent la menace dont sont victimes leurs compatriotes et les tentatives de réduire la presse au silence.

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