La police du Xinjiang considère que les médias n’ont aucun droit à poser des questions

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) déplore une déclaration de la police du Xinjiang en République populaire de Chine qui nie le droit des médias à poser des questions. Le 2 mars la Radio Free Asia (RFA) a signalé avoir essayé de récolter des informations concernant le net-citoyen Meng qui avait été placé en détention pour 15 jours au Xinjiang. Il avait été arrêté après avoir utilisé un réseau privé virtuel (VPN) pour écouter Radio Free Asia ainsi que d’autres sites dits «antigouvernementaux». Le reporter de RFA a appelé le bureau de police pour obtenir plus d’informations, mais la police a répondu qu’il n’avait «aucun droit à poser des questions». La RFA a indiqué que Meng Juntao avait été soumis à une détention administrative à partir du 18 février. Les responsables ont confirmé que le 8 janvier Meng avait utilisé le VPN intitulé «Super VPN» sur son téléphone portable pour écouter Radio Free Asia et d’autres sites «antigouvernementaux». Il est ainsi accusé d’avoir violé le chapitre 80 de la Loi chinoise contre le terrorisme ainsi que le chapitre 50 de la Loi sur l’application de la loi contre le terrorisme au Xinjiang. Selon le chapitre 50(2) de la Loi sur l’application de la loi contre le terrorisme au Xinjiang, tout individu accédant à un site web contenant des idéologies terroristes, ou celui qui produit, reproduit, télécharge, installe, lit ou copie des contenus audiovisuels ou textuels provenant de tels sites web est susceptible d’être puni. La FIJ a indiqué: «Quelle que soit la nature absurde de cette loi, c’est toute à fait inconvenable de la part d’une agence gouvernementale de ne pas donner à un organe de presse le droit de poser des questions aux représentants publics. La déclaration de la police du Xinjiang démontre la manque de compréhension des agents de la fonction publique du Xinjiang du rôle des médias ainsi que leur suivi aveugle de la politique gouvernementale». La FIJ souligne que l’article 35 de la Constitution de la Chine reconnaît le droit du peuple à la liberté de la presse qui a pour fondement le droit à l’accès à l’information. La constitution est une loi qui prime toute autre législation. «Nous appelons Shohrat Zakir, le Président de la région autonome du Xinjiang Uyghur, à exiger auprès du bureau de la police que le cas de Monsieur Meng soit bien examiné et qu’il soit libéré immédiatement. De plus, le Président Shohrat doit investiguer ce poste de police au sujet de l’abus de pouvoirs de ses agents.» Enfin, nous appelons le Congrès National de Chine à revoir la Loi chinoise contre le terrorisme et les lois concernant son application dans tout le pays afin de vérifier s’il existe des chapitres s’écartant de l’esprit de la loi et qui devraient être modifiés.

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