LA GUERRE MÉDIATIQUE DE LA CHINE : censure, corruption et contrôle

Hier, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié le septième rapport annuel de la liberté de la presse en Chine LA GUERRE MÉDIATIQUE DE LA CHINE : censure, corruption et contrôle. Ce rapport, dévoilé au Foreign Correspondents Club (Club des correspondants étrangers) de Hong-Kong, nous renseigne sur les défis quotidiens qu'affronte la liberté de la presse en Chine continentale, à Hong-Kong et à Macao. Son titre est une réponse directe aux mesures répressives adoptées pas les autorités chinoises en 2014. Durant le Mouvement d'occupation à Hong-Kong, qui a débuté en septembre dernier, la FIJ a répertorié au moins 39 cas de journalistes harcelés, agressés, arrêtés ou accusés par les autorités Hong-Kongaises et les détracteurs du Mouvement d'occupation. La censure directe, la surveillance d'Internet, les abus de procédures juridiques, les harcèlements et les intimidations continuent chaque jour en Chine. Toutefois, les restrictions concernant internet connaissent une baisse rapide depuis que la China Internet Security and Information Leading Group (Groupe de sécurité et d'information sur internet en Chine) a été fondé à la directive du président Xi Jinping. Lors de la première réunion du groupe, M. Xi a déclaré : « Il faut continuer les efforts si nous voulons que notre pays devienne une cyber-puissance. » Des restrictions plus poussées avaient été établies sur internet avec la campagne anti-pornographie de 2014, qui avait forcé la fermeture de 2200 sites internet et de 300 chaînes internet. Sur les réseaux sociaux comme Wechat, ce sont au moins 20 millions de messages qui avaient été supprimés, sans que les autorités ne donnent les raisons de ces mesures. « La liberté de la presse est un concept fondamental des droits de l'homme et les médias doivent pouvoir exercer leur activité professionnelle sans crainte ni intimidation », a déclaré la FIJ. « Le défi pour les journalistes en Chine continentale aujourd'hui ne se résume pas seulement à affronter un gouvernement qui empêche la libre circulation des informations dans l'intérêt public, mais ils doivent aussi faire face aux sphères commerciales puissantes qui tentent d'influencer et de faire pression sur l'intégrité des journalistes », a ajouté la FIJ. Trois journalistes travaillant en Chine continentale et à Hong-Kong ont participé à la rédaction du rapport et leur contribution a permis de révéler les ordres restrictifs imposés aux journalistes et la corruption de l'industrie médiatique en Chine continentale. La partie traitant de Hong-Kong met à jour les « mains invisibles » qui manipulent les médias et l'influence extérieure qui a régné sur de nombreux événements durant le Mouvement d'occupation. Le rapport de 2014 met en évidence la situation des professionnels des médias des dernières années ; les autorités chinoises n'ont cessé d'augmenter leur emprise sur les entreprises médiatiques et d'information, qui doivent composer avec des douzaines d'ordres restrictifs par jour. En 2013, le Parti communiste chinois a fondé une Commission de la sécurité d'État pour mieux « diriger » l'opinion publique, alors que la police et les forces judiciaires chinoises coopéraient avec le Département central de propagande pour supprimer des discours sur internet. Malheureusement, cette « collaboration » a continué en 2014. La FIJ a rappelé qu'en 2014, au moins 20 professionnels des médias étaient emprisonnés et encouraient des peines pénales auxquelles certains ont été condamnés. L'année 2014 a aussi connu un pic dans les incidents mortels au Xinjiang, une des régions autonomes de Chine. Cependant, les autorités locales ont été contrôlées de très près dans leur manière de diffuser l'information sur ces incidents, ce qui représente une violation claire des réglementations de la République populaire de Chine en ce qui concerne l'information gouvernementale libre. Les correspondants étrangers n'ont pas été épargnés par les attaques visant les médias et la répression du paysage médiatique en 2014. De nombreux cas de harcèlement, de menace, de détention, d'interférence et de retardement dans l'obtention de visas ont été recensés durant l'année. Dans certains cas, les autorités chinoises sont allées jusqu'à faire pression sur les lignes éditoriales d'organisations médiatiques internationales. À Macao, on a témoigné d'une tendance à l'auto-censure en hausse. Les journalistes qui avaient dévié de la pratique standard furent arrêtés et certains spécialistes se sont retrouvés sans emploi pour avoir exercé leur droit de s'exprimer sur des mesures politiques controversées. Les médias de Hong-Kong vont continuer de retenir l'attention en 2015 alors que l'élection au suffrage universel du chef de l'exécutif à Hong-Kong en 2017 reste l'un des sujets les plus débattus sur le territoire. La FIJ a annoncé : « Tout en révélant au grand jour les mesures de pression appliquées par les forces politiques, nous rappelons également au secteur des affaires de Chine continentale et de Hong-Kong qu'une presse libre et indépendante joue un rôle important pour l'environnement commercial en aidant les entreprises à comprendre la situation d'investissement et à formuler des stratégies saines. » « Nous continuons de soutenir tous les professionnels des médias, nous restons vigilants et nous nous battons pour que leurs droits et intérêts professionnels soient respectés en Chine. » Des copies numériques du rapport sont disponibles en ligne. Téléchargez la version anglaise ici. Téléchargez la version en chinois traditionnel ici. Téléchargez la version en chinois simplifié ici.

Pour les demandes des médias, veuillez contacter la représentante de la FIJ, Mme Serenade Woo, au (852) 91459145 ou le bureau Asie-Pacifique de la FIJ au +612 9333 0919

La FIJ représente 600 000 journalistes dans 134 pays

 Retrouvez la FIJ sur Twitter : @ifjasiapacific

Retrouvez la FIJ sur Facebook : www.facebook.com/IFJAsiaPacific