La FIJ dénonce la suspension d'une émission de radio en Mauritanie

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à ses affiliés le Syndicat des journalistes mauritaniens (SJM) et l’Association des journalistes mauritaniens (AJM) pour dénoncer la suspension temporaire par le Conseil de la Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA) d’un programme de la radio privée Sahara FM. HAPA a décidé de suspendre le programme de Sahara Talk diffusé sur la radio Sahara FM à compter du jeudi 17 Septembre 2015 pour une durée de 30 jours. La Haute autorité considère que le programme ne se conforme pas aux lois et cahier des charges de la chaine. HAPA a justifié sa décision en indiquant que le programme avait offensé et insulté le président et des personnes publiques, et incité à la révolte menaçant ainsi l’unité nationale. Le programme est également accusé d'insulter ses auditeurs. La décision de suspension survient quelques semaines après que HAPA ait menacé les journalistes, responsables de journaux et de site web de les poursuivre en justice s’ils ne cessaient d’insulter le président mauritanien, ses fils, ou son entourage. Les reportages mettant en cause la femme du président et le financement de son organisation caritative ont eux-aussi été considérés comme une violation de l’honneur du président. Le SJM a condamné une décision qu'il juge contraire à la liberté de l'information. " Les fondations démocratiques de notre pays doivent être protégées et renforcées, et non malmenées et entravées", a-t-il indiqué. Une nouvelle loi mauritanienne sur la société de l’information limite l’activité des sites web et des bloggeurs sur les médias sociaux et introduit des peines de prison apouvant dépasser 20 ans. La loi a déclenché de violentes critiques l’an passé et a été amendée à la suite des protestations de la presse. Elle sera de nouveau débattue au parlement en Novembre. “Il est devenu clair depuis quelques mois que le gouvernement souhaite mettre à mal la liberté de la presse et revenir sur certaines protections telles que l’interdiction d’emprisonner des journalistes”, s'inquiète l’AJM. "Nous condamnons fermement la suspension de Sahara talk et nous rangeons aux côté de nos affiliés pour dénoncer les dérives du pouvoir mauritanien qui vont à l’encontre de la liberté de la presse dans le pays."  a indiqué le président de la FIJ Jim Boumelha. "La déontologie journalistique, et elle seule, doit guider les reportages de nos collègues en Mauritanie. Les devoirs et obligations des journalistes sont inscrits dans le code de principe de la FIJ. Ce code est notre boussole, lui seul peut encadrer notre travail".
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