La FIJ condamne la libération sous caution du principal membre du clan Ampatuan

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et son syndicat philippin (NUJP) critiquent fortement la décision de la chambre 221 du tribunal régional de libérer sous caution l’un des accusés du meurtre de 58 personnes, dont 32 journalistes, en novembre 2009. Le massacre d’Ampatuan est l’attaque la plus meurtrière de l’histoire du journalisme. Sajid Islam Ampatuan est l’une des 197 personnes accusées du bain de sang du 23 novembre 2009 à Maguindanao. Il est le fils du chef du clan, également inculpé, Andal Ampatuan Senior. Le syndicat philippin affirme que Sajid Islam est l’un des principaux membres du clan et qu’il était présent lors des meetings au cours desquels le massacre a été planifié. A l’époque, il était gouverneur de Maguindanao. Le syndicat philippin a ensuite critiqué le montant de la caution fixée pour la libération de Sajid Islam qui s’élève à 200 000 pesos philippins (3980 euros) par personne tuée (58). Etant donné ses vastes ressources, cela représentait trois fois rien pour le clan Ampatuan. Cette décision aboutira inévitablement à la libération et portera un coup dur à l’affaire. Selon Rowena Paraan, présidente de la NUJP, « Le plus consternant reste la remarque de la juge Jocelyn Solis-Reyes selon qui le Comité en charge des poursuites judiciaires n’est pas parvenu à avancer des preuves suffisamment concluantes pour garder Islam en détention pendant toute la durée du procès. Ceci atteste que les personnes qui ont pour mission et, plus important encore, ont fait la promesse de rendre justice aux victimes du pire cas de violence lors d’élections dans l’histoire des Philippines et de l’attaque la plus meurtrière jamais commise contre la presse, ont trahi leur mandat. » « Il y a de quoi se demander pourquoi, plus de cinq ans après le plus haineux des crimes, la justice ne représente qu’un vague espoir pour les familles des victimes ? » La NUJP exhorte la Ministre de la Justice, Leila de Lima, qui a misé son titre actuel sur la réussite des poursuites judiciaires contre les assassins, « de tenir sa parole ». La directrice adjointe du bureau Asie Pacifique de la FIJ a déclaré : « Le Ministère de la justice et le département judiciaire continuent à prétendre mettre tous leurs efforts du côté de la justice. Cependant, les actions qu’ils ont entreprises dans cette affaire ne semblent pas les refléter. » La FIJ appelle Leila de Lima à revenir sur sa décision d’accorder la liberté sous caution à Sajid Islam. En novembre 2014, une mission menée par la FIJ et la NUJP aux Philippines à l’occasion du 5ème anniversaire du massacre a mis en évidence de vices de procédure dans cette affaire ainsi que dans d’autres assassinats de journalistes tués depuis. La FIJ devrait publier ses recommandations dans un rapport le 23 janvier.

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