Burkina Faso: Omega Médias suspendus cinq jours

Le 8 juin, au lendemain de trois jours de deuil national suite à l’attaque de Solhan, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a suspendu la radio et la télévision du groupe Omega Médias pour une durée de 5 jours. Raison évoquée : « manquements graves dans le traitement de l’information relative à l’attaque terroriste perpétrée contre les populations de Solhan ». La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne cette suspension, qui porte gravement atteinte à la liberté et l’indépendance de la presse.

Credit: OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Dans la nuit du 4 au 5 juin, une attaque non encore revendiquée a fait une centaine de morts à Solhan, au Burkina Faso. Cette localité située dans la région de Yagha (proche de la zone des « trois frontières » avec le Mali et le Niger) est depuis plusieurs années la cible d’attaques meurtrières perpétrées par des groupes djihadistes.

Le jour de l’attaque, plusieurs médias dont Radio Omega relatent un retour des agresseurs sur place, ainsi qu’une nouvelle attaque : celle d’un bus arraisonné sur l'axe Sebba-Dori qui aurait fait des dizaines de morts. Des informations qui seront rapidement démenties par l'état-major général des armées du pays, et qui s'avèrent erronées.

Bien que Radio Oméga ait reconnu ses torts et se soit depuis séparée de son rédacteur en chef, le CSC a décidé de suspendre l’antenne radiophonique, ainsi que l’antenne télévisée. Selon Ouezzin Louis Oulon, directeur général de la radio et auditionné par le CSC, la mesure est « disproportionnée, abusive et partiale. (…) C’est une sorte de musellement de la presse» 

D’autres médias ayant également relaté l’information n'ont pas été sanctionnés, mais nombre d’entre eux ont reçu des lettres d’observations.

De son côté, le président du CSC, Me Soahanta Mathias Tankoano évoque une « grande indélicatesse » de la part du média et assure que « la sanction ne vise pas à étouffer un média ». 

Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, "demande au CSC de lever cette suspension immédiatement, et de créer un environnement favorable à l’indépendance de la presse, permettant aux journalistes de travailler sans avoir peur d’être sanctionnés ou intimidés".

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