Sai Win Aung, le rédacteur en chef pour Federal News Journal, a été tué le 25 décembre lors d’une attaque menée par les forces militaires alors qu’il réalisait un reportage sur les réfugiés dans le canton de Kayin, dans l’État de Myawaddy, près de la frontière thaïlandaise.
Également connu sous le nom de A Sai K, S.W. Aung a été abattu par des coups de feu dans un assaut lancé par l’artillerie de la Tatmadaw (les forces armées birmanes) contre les membres du groupe de résistance People’s Defence Force (PDF).
Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, condamne le meurtre et déclare : « Les professionnels des médias tels que Sai Win Aung risquent leur vie pour informer le public. Leur travail mérite d’être reconnu et leur sécurité mérite d’être protégée, conformément au droit international humanitaire, qui interdit les attaques contre les civils. »
Le 6 ou le 7 janvier, Pu Tuidim, fondateur du groupe de presse Birma News International (BNI) et de l’agence de presse de Chin Khonumthung Media Group, ainsi qu’au moins neuf autres citoyens ont été enlevés par des membres du 140e Régiment d’Infanterie, dans le canton de Matupi, dans l’État de Chin, en Birmanie. Leurs corps, dont celui de P. Tuidim, ont été retrouvés le 9 janvier alors que le journaliste aurait été tué le 8 janvier.
Les citoyens auraient été capturés et utilisés comme boucliers humains afin de permettre aux soldats de circuler sur la route qui relie Matupi à Hakha, sujette aux attaques à l’engin explosif improvisé. Depuis le 6 janvier, des militaires et des membres antigouvernementaux de la Chinland Defense Force (CDF), un groupe d’insurgés armés, s’affrontent dans cette zone géographique. Un porte-parole de la CDF a déclaré qu’une fois que les militaires avaient parcouru la route, tous les otages étaient immédiatement abattus.
Depuis le mois de décembre, trois journalistes, dont Soe Niang, ont été tués en Birmanie. Il était photographe indépendant et a été assassiné le 14 décembre après 14 jours de torture. Depuis le coup d’État du 1er février lorsque la junte birmane a pris le contrôle du pays, plus de 100 journalistes ont été arrêtés et beaucoup d’entre eux sont toujours en détention. La junte est devenue l’ennemi des journalistes.
« Les meurtres brutaux de Sai Win Aung et de Pu Tuidim, simplement pour avoir exercé leur travail en tant que membres des médias, témoignent du silence absolu de la junte militaire face aux critiques et de son mépris pour la liberté de la presse. La FIJ demande que les responsables de ces meurtres soient rapidement poursuivis en justice, dans le plein respect de la loi, et incite vivement les militaires birmans à cesser la diffamation des journalistes et des professionnels des médias », déclare la FIJ.