Le 24 décembre 2022, Ihsane El Kadi, critique du gouvernement, a été arrêté dans la ville de Zemouri, à l'est d’Alger, par six policiers en civil et aurait été emmené à la Direction générale de la sécurité intérieure à Alger, selon Maghreb Emergent. Une pétition internationale a été lancée le lendemain de son arrestation pour demander sa libération.
Les services secrets ont perquisitionné le siège d'Interfaces Médias, l'entreprise qui édite Radio M et Maghreb Emergent, et ont confisqué du matériel, notamment des caméras, des ordinateurs et d'autres équipements techniques en présence d'El Kadi. Les locaux des deux organes de presse ont été mis sous scellés par les services de sécurité.
Les deux organes de presse ont publié un article le 25 décembre, affirmant que leurs reportages critiques sur le second mandat du président algérien Tebboune et les organisations affiliées au mouvement populaire qui s'oppose à lui étaient probablement à l'origine de l'arrestation d'El-Kadi.
Le 29 décembre, El Kadi a été placé en détention provisoire et accusé d'avoir reçu des fonds étrangers pour le média qu'il dirige et d'avoir porté atteinte à la sécurité de l'État, selon ses avocats. Le journal français Le Monde, citant Maghreb Emergent, a rapporté que le journaliste était poursuivi en vertu de l'article 95 bis, qui prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour "quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage... pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l'État, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l'unité nationale, à l'intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l'Algérie ou à la sécurité et à l'ordre publics".
L'arrestation d'El Kadi, qui s'ajoute à la fermeture de médias et à la condamnation d'autres journalistes algériens ces derniers mois, s'inscrit dans le cadre d'une répression gouvernementale contre les médias. La FIJ réitère son inquiétude relative à la situation des médias en Algérie et appelle les autorités à s'engager en faveur de la liberté de la presse et à permettre aux journalistes de travailler librement sans crainte de représailles.
Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : "Notre collègue Ihsane El Kadi a été arrêté alors qu’il n’a fait que remplir sa mission d’informer. Sa détention provisoire est inacceptable et constitue une atteinte flagrante à la liberté des médias. Nous demandons sa libération immédiate et inconditionnelle."