A Erbil, la FIJ exhorte le président kurde à combattre l'impunité

Plusieurs dizaines de journalistes, syndicalistes et chercheurs du Monde arabe et du Moyen Orient, mais aussi de Belgique et de France, étaient présents à Erbil les 17 et 18 décembre à l'occasion d'une conférence internationale sur l'éthique journalistique. Une rencontre avec le président kurde irakien s'est tenue en marge de ces débats.

[Translate to French:] Autour de Netchirvan Barzani, président du Kurdistan irakien, une importante délégation de journalistes, syndicalistes et chercheurs étrangers ont partagé leurs riches expériences cette semaine à Erbil. Photo credit: DR

Plus de 400 journalistes ont été tués depuis 2003 sur le territoire irakien. Beaucoup ont perdu la vie en remplissant leur devoir d'informer sur la ligne de front face au terrorisme, mais nombreux sont aussi ceux et celles qui ont été tué.e.s dans la rue ou sur le pas de leur porte car leurs reportages étaient jugés gênants. 

Malgré les contacts avec les gouvernements de Bagdad et d'Erbil ces dernières années, les chiffres de l'impunité qui protège les assassins de journalistes sont toujours aussi scandaleux : moins d'un meurtre sur 10 fait l'objet d'une enquête encore aujourd'hui. Notamment au Kurdistan irakien, dans le Nord du pays. C'est ce qu'a rappelé Anthony Bellanger, le Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) au président de la région kurde, Netchirvan Barzani, lors d'une rencontre au palais présidentiel d'Erbil. "Malgré nos efforts, malgré nos alertes, l'Irak est un des pires endroits pour les journalistesNous avons besoin aujourd'hui d'actes forts, d'une réelle volonté politique pour que l'impunité ne soit plus la gangrène de la profession dans votre pays." Le Président Barzani a tenu à rappeler de son côté qu'il était "un grand défenseur de la liberté de la presse et de la liberté d'expression et qu'il allait poursuivre ses actions et son travail avec Azad H. Amin, le président du KJS, le Kurdistan Journalists Syndicate, affilié de la FIJ".

Le Secrétaire général de la FIJ a profité de cette rencontre pour redire au président kurde que la FIJ encourage la création d'instances de régulation au sein de la profession, comme le stipule l'article 16 de la Charte d'éthique mondiale des journalistes de la FIJ, et s'est félicité que ce débat ait eu lieu lors d'une conférence internationale à Erbil. "Il n'est pas envisageable, ici et partout ailleurs, a poursuivi Anthony Bellanger, qu'une instance de déontologie ou Conseil suprême des médias - regroupant un conseil de presse, une commission de la carte de presse etc. - ait en son sein des membres du gouvernement. Ces organes doivent être indépendants, ouverts au public, avec la participation de représentants de journalistes et des employeurs. Ni plus, ni moins.

Pour illustrer les différentes pratiques dans le Monde arabe et au Moyen Orient, mais aussi en Belgique et en France, une importante délégation de journalistes, syndicalistes et chercheurs étrangers ont partagé leurs riches expériences cette semaine à Erbil, afin de donner des pistes sérieuses de réflexion pour la future instance kurde irakienne. Le Président Barzani s'est dit d'ailleurs ouvert à toute proposition à ce propos et s'en remet là aussi au KJS, qui devra peaufiner sa proposition dans les prochaines semaines.

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