France: mobilisation syndicale autour du journaliste Gaspard Glanz

[Mis à jour le 29 avril] La FIJ, la FEJ et leurs affiliés français (SNJ, SNJ-CGT et CDFT) ont tiré la sonnette d'alarme après que plusieurs journalistes ont été arrêtés ou blessés par les forces de l'ordre alors qu'ils couvraient une manifestation du mouvement des gilets jaunes, samedi 20 avril à Paris. Parmi eux, Gaspard Glanz a été placé sous contrôle judiciaire et interdit de couvrir les prochaines manifestations des gilets jaunes. La FIJ et la FEJ ont alerté le Conseil de l'Europe.

Des policiers arrêtent le journaliste Gapsard Glanz, le 20 avril. Zakaria ABDELKAFI / AFP

Le 20 avril, alors qu'il couvrait un rassemblement des « gilets jaunes », place de la République, à Paris, le journaliste indépendant français Gaspard Glanz, fondateur de l'agence Taranis News, a été violemment interpellé par la police pour avoir adressé un doigt d’honneur à un policier qui l’avait bousculé. Le journaliste a été placé en garde à vue pendant 48 heures. Il est renvoyé devant le tribunal pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ». Son contrôle judiciaire lui interdit de paraître dans la capitale française tous les samedis jusqu’à son procès, le 18 octobre, ainsi que pour le 1er Mai. Cette mesure l'empêche de couvrir ces manifestations pendant les six prochains mois.

Lors des manifestations du 20 avril, à Paris, le photographe de presse Alexis Kraland a également été placé en garde à vue, pendant huit heures. Le même jour, le journaliste Tristan Goldbronn a été matraqué par la police. Les organisations représentatives des journalistes ont dénoncé ces violences policières. 

Dans un communiqué de presse, le Syndicat national des Journalistes-Confédération générale du Travail (SNJ-CHT) a déclaré : "Le SNJ-CGT dénonce cette nouvelle attaque contre la liberté d’informer et appelle le gouvernement à se ressaisir, en donnant des consignes claires aux forces de l’ordre. Les violences policières contre les journalistes, comme contre beaucoup de manifestants, doivent cesser. Et immédiatement."

La Confédération française démocratique du Travail-Journalistes (CFDT-Journalistes) a déclaré : "C'est la liberté de la presse, le libre exercice du métier de journaliste, et plus globalement la démocratie qui sont mises en cause. CFDT-Journalistes proteste contre ces interventions qui sont en contradiction totale avec les assurances données par le ministre de l’Intérieur lors d’un rendez-vous obtenu en commun par la CFDT, le SNJ et le SNJ-CGT. Elle demande que des enquêtes soient menées en interne par l’inspection générale de la police nationale et que les résultats en soient rendus publics."

La FIJ et la FEJ apportent leur soutien aux journalistes victimes de violences ou de harcèlement judiciaire et aux syndicats qui se mobilisent pour défendre la liberté de la presse en France. Elles ont déposé une alerte auprès du Conseil de l'Europe.

[Mise à jour, 29 avril] Le tribunal de grande instance de Paris a prononcé la levée du contrôle judiciaire de Gaspard Glanz. Il a estimé que l'ordonnance du juge de la liberté et de la détention était irrégulière car insuffisamment motivée.

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