Maroc: Souleymane Raissouni condamné à 5 ans de prison

Le journaliste marocain Souleymane Raissouni a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur un militant LGBT et a été condamné par la cour d’Appel de Casablanca à 5 ans de prison et 9450€ d’amendes. La FIJ s’associe à son affilié, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), et exprime sa vive préoccupation sur l’état de santé de Souleymane Raissouni.

Cour d'Appel de Casablanca Photo: Anthony Bellanger

Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a suivi de très près le procès de Souleymane Raissouni devant la cour d’Appel de Casablanca (Maroc), qui s’est terminé dans sa phase de première instance par un jugement le condamnant à cinq ans de prison et indemnisation du plaignant de 100.000 dirhams (9450€) pour agression sexuelle sur un militant marocain LGBT.

Le SNPM, exprimant sa profonde préoccupation face aux nombreux événements qui ont accompagné l’arrestation du journaliste en mai 2020 et ce procès en juin et juillet 2021, saisit cette occasion pour souligner les observations suivantes :

  1. Nous exprimons notre désolation vis-à-vis de ce procès qui a été retardé sans cesse. Ces retards ont eu des répercussions graves et le Syndicat a rappelé dès le départ que Souleymane Raissouni devait être jugé en état de liberté.
  2.  Le Syndicat confirme que la présence de l’accusé aux audiences de ce procès était primordiale, comme était nécessaire de garantir les conditions de présence de toutes les parties concernées.
  3.  L'absence de Souleymane Raissouni l'a privé de bon nombre de ses droits légaux et des garanties d'un procès équitable.
  4.  Le procès a connu de nombreuses et fortes interactions qui ont conduit à une politisation par diverses parties, ce qui a compliqué son bon déroulement.
  5.  Ce procès de première instance s'est accompagné de nombreux cas de diffamation des différentes parties, des pratiques immorales et inacceptables.

A la lumière de ces faits, le SNPM confirme qu'il était nécessaire que ce procès se déroule dans de meilleures conditions afin que soit révélée la vérité. 

Le SNPM, tout en exprimant sa préoccupation et son inquiétude face aux différents événements qui sont intervenus depuis l'arrestation du journaliste, souhaite que tous ces faits soient réévalués lors du procès en Appel qui devra garantir les droits des deux parties, dans le cadre d'un procès équitable avec toutes les garanties légales.

Le SNPM appelle Soulaimane Raissouni à arrêter sa grève de la faim, devenue une menace pour sa sécurité et sa vie.

Le SNPM, qui a suivi ce procès depuis son ouverture avec intérêt et responsabilité, a également pris des initiatives telles que la visite du collègue Raissouni en prison ; la rencontre et la communication avec les parties concernées ; la tenue d'une réunion avec le Conseil national des droits de l'Homme ; la communication avec les organes de défense des deux parties de ce dossier ; et la coordination récente d’entretiens avec la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Ceci, dans le seul but de garantir des conditions de procès équitables pour les deux parties.

En conséquence, le SNPM affirme qu'il suivra avec intérêt les étapes restantes du contentieux dans cette affaire, prendra des initiatives qui contribueront à assurer un climat de confiance, et souhaite que les valeurs de solidarité, de justice et le respect des droits de toutes les parties prévalent.

 

 

 

 

 

 

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