Le Comité Exécutif de la Fédération Internationale de Journalistes (FIJ), dans sa réunion du 24 et 25 mars, à Bruxelles, a décidé de soutenir l'appel de ses membres en Espagne, la Federación de Servicios a la Ciudadanía de CCOO (FSC-CCOO) et la Fédération de Syndicats de Journalistes (FeSP), pour une grève générale qui doit avoir lieu le jeudi 29 mars.
Les journalistes espagnols protestent contre les mesures d'austérité draconiennes introduites par le gouvernement conservateur en Espagne, sous la pression du monde des affaires, des autorités européennes et des institutions financières internationales. Ces mesures ont pour objectif de réduire les services publics, l'affaiblissement des accords collectifs, la baisse des indemnités de licenciement et la réduction des allocations pour les chômeurs. Les syndicats craignent que ces réformes n'aggravent la situation actuelle, déjà préoccupante en raison de l'emploi précaire, et ne marquent une tendance vers l'abrogation des droits fondamentaux de tous les travailleurs et employés.
Le Comité Exécutif de la FIJ a tenu à joindre sa voix à celle de ses affiliés espagnols dans leur campagne pour défendre le journalisme dans la crise qui a conduit à la fermeture de plusieurs publications de presse et de médias audiovisuels. En même temps, les journalistes et les employés des médias sont très durement touchés par cette vague de baisses de salaires, des conditions d'emploi précaires ainsi que par l'augmentation du taux de chômage.
«Nous soutenons l'action de nos membres en Espagne pour dénoncer la manière inéquitable dont le coût de la crise est partagé», a déclaré Jim Boumelha, Président de la FIJ, qui a présidé la réunion du Comité Exécutif qui s'est déroulée le dernier week-end. « Il est inacceptable que seuls les travailleurs, dont les journalistes, continuent à payer le plus lourd tribu à la place des riches avides qui ont largement contribué à la crise actuelle».
Selon l'Observatoire de l'Association de la Presse de Madrid, presque 3.000 employés des medias ont perdu leurs emplois sur la période allant de la moitié de 2008 jusqu'à la fin de 2011. En 2012, d'autres médias de Madrid, comme le quotidien Público et plusieurs médias audiovisuels liés au groupe PRISA-El País, ont fermé. Plus de mille journalistes et d'autres employés du secteur journalistique s'attendent aussi à perdre leurs postes dans le premier trimestre de cette année.
Le Comité Exécutif de la FIJ espère que la grève de demain sera un grand succès et qu'elle obligera le Premier ministre Mariano Rajoy, à retourner à la table de négociations avec les syndicats pour négocier les reformes du droit de travail. Les organisations de travailleurs estiment que la nouvelle législation menace l'ensemble du système social en Espagne.
Pour plus d'information, veuillez appeler la FIJ au + 32 2 235 22 07
La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays
