JMLP- Viktor Mambor

Viktor Mambor, lutte pour l’accès des journalistes à la Papouasie De : Aliansi Jurnalis Independen, Indonésie (AJI)   Le combat pour la liberté de la presse a été mené sans relâche depuis l’invasion et la colonisation de la province des anciennes Indes orientales néerlandaises par l’Indonésie en 1961, et sa mise sous tutelle de l’Indonésie par l’ONU en 1963. En septembre 2014, deux journalistes français d’Arte étaient arrêtés et détenus pour ce que la police papoue a qualifié de violations de la loi régissant les visas d’immigration. L’Alliance des journalistes indépendants (AJI) estimait que les deux journalistes avaient été arrêtés parce qu’ils étaient journalistes, démontrant ainsi le manque d’ouverture de la Papouasie au reste du monde. Viktor Mambor, rédacteur en chef actuel du Tabloidjubi  de Jayapura, dirige la section papoue de l’AJI. Exerçant son métier en Papouasie depuis 1999, M. Mambor est devenu un expert et principal conférencier de nombreux débats et séminaires sur le triste sort de la Papouasie et de ses journalistes sous l’occupation indonésienne. « J’ai vécu différents types de violations en Papouasie et ai dû faire face à des personnes armées à de nombreuses reprises », déclare-t-il. « Actuellement, la violence contre les journalistes [en Papouasie] est organisée par des civils et plus par l’État/le gouvernement. »  Cependant, Mambor déclare que le gouvernement continue d’espionner les journalistes et a ses agents de renseignement qui informent les autorités compétentes. « Nous savons bien qui est agent du gouvernement et qui ne l’est pas », dit-il. « Ils ont la même carte de presse que nous et nous ne pouvons rien faire contre eux. » Avec l’Alliance – AJI – d’Indonésie, Mambor a développé le journalisme de terrain en Papouasie occidentale en soutenant le développement d’ONG locales et des militants engagés dans les médias et la communication. Sa priorité première est le combat pour le libre accès de tous les journalistes à la Papouasie, pour l’abolition du visa spécial de presse si rarement octroyé. « En tant que journalistes soumis à la Loi sur la presse, nous recourons à des voies différentes. Nous faisons entendre nos aspirations pour la Papouasie avec plus d’élégance », dit-il. « Nous organisons des réunions avec différentes parties prenantes et leur exprimons nos objectifs et aspirations. Mais nous manifestons également, encore et toujours. » Mambor espère que sa lutte pour le libre accès des médias à la Papouasie, notamment des journalistes étrangers, aboutira très prochainement, à la lumière du message de paix que l’Indonésie dit souhaiter adresser au reste du monde. « La Papouasie doit être traitée comme les autres provinces indonésiennes, » ajoute-t-il. Les contraintes imposées aux journalistes qui souhaitent se rendre en Papouasie sont trop nombreuses.     Au niveau local, Mambor estime qu’un journaliste en Papouasie doit consentir des efforts plus importants pour réaliser son travail. Les infrastructures de transport sont très limitées. La marche est souvent le seul moyen de rejoindre les régions montagneuses les plus éloignées. « Les obstacles sont si nombreux dans les zones de conflit. J’ai été menacé par des personnes armées », confie-t-il. « La Papouasie est trop vaste, il est très difficile de couvrir toute la province. » « L’identification de journalistes capables d’élaborer un contenu pour les médias est un frein au développement de médias de masse qui s’enlisent plutôt que d’avancer ».