France : Enquête ouverte pour tentative de meurtre après l’agression d’un journaliste

Un photographe du quotidien régional L'Union, Christian Lantenois, a été grièvement blessé samedi 27 février alors qu'il couvrait les tensions dans le quartier de Croix-Rouge, à Reims. Il a été hospitalisé dans un état grave. Les Fédérations internationale et européenne des journalistes (FIJ/FEJ) condamnent fermement cet acte ignoble. Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre.

Credit: Facebook

Christian Lantenois, 65 ans, s'est rendu à Croix-Rouge, samedi 27 février vers 15 heures, dans une voiture floquée aux couleurs du journal L'Union pour couvrir les tensions dans un quartier de Reims. Le photographe a été retrouvé peu de temps après, en grande détresse au sol près de sa voiture.

Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre par le procureur de la République de Reims. Le journal a informé que l'état du journaliste est préoccupant mais stable.

"Rien ni personne n’entravera notre volonté d’informer, ni notre liberté d’agir et de rendre compte de l’actualité", ont martelé les rédactrices en chef de L'Union dans un éditorial qui ont rappelé l'importance de continuer de couvrir les quartiers difficiles à Reims. " Renoncer à ce reportage, c’était fermer les yeux, abandonner un pan de territoire et ceux qui y vivent. Renoncer, c’était trahir la réalité, et faire tomber définitivement dans l’oubli le quotidien de milliers de citoyens."

Les syndicats de journalistes français, membres de la FIJ - le SNJ, SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes - ont apporté leur soutien dans une déclaration commune :

"Avec les événements tragiques de samedi après-midi, notre collègue est devenu, malgré lui, le symbole du journaliste méprisé sur lequel des personnes malintentionnées s'octroient le droit de se déchaîner. C'est une grave atteinte à la liberté d'informer."

Anthony Bellanger, Secrétaire général  de la FIJ a déclaré: "Nous exprimons tout notre soutien à Christian Lantenois et à la rédaction de L'Union. Prendre pour cible un journaliste qui ne fait qu'effectuer son travail, c'est nier l'importance d'une presse libre et indépendante, c'est priver la population de son droit de savoir et c'est envoyer un message glaçant aux professionnels de l'information. Nous n'accepterons jamais que nos collègues soient pris pour cible en France comme ailleurs. Nous exigeons que justice soit faite dans les meilleurs délais."

“Nous sommes révoltés d’apprendre cette nouvelle agression à l’encontre d’un photographe en France. Nous pensons à Christian Lantenois et à sa famille. Nous recensons toujours plus de violence envers les journalistes en Europe. Nous tirons la sonnette d’alarme une nouvelle fois, cela doit cesser,” a pour sa part déclaré Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la FEJ.

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