Les journalistes camerounais dénoncent la séquestration d'un journaliste par des militaires

Communiqué du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC)

Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a appris avec la plus grande consternation l'enlèvement et la séquestration depuis dimanche dernier (03 septembre 2006), dans les locaux de la division de la Sécurité militaire (Semil) à Yaoundé, du journaliste Duke Atangana Etotogo, directeur de publication du magazine « L'Afrique centrale ».

L'armée reproche à ce journaliste - à qui le chef de la division de la Semil, le lieutenant-colonel Gédéon Yossa, promettait juste une « petite discussion amicale » à son bureau avant de le « confisquer » dans lesdits locaux – d'avoir évoqué dans la première édition de ce magazine l'affairisme des certains généraux camerounais et critiqué la gestion du Ministère de la défense nationale par le Ministre Rémi Ze Meka.

Duke Atangana Etotogo que les officiers de l'armée cherchaient à contacter depuis quelques temps après la publication de la première édition du magazine le 28 août est finalement tombé dans leur piège dimanche, autour d'un pot que des officiers proches du Ministre Ze Meka (lieutenants Ngokeng, Mesmer Eloundou, etc.) avaient gracieusement offert, sous le couvert d'un débat « convivial » sur la nécessité de mettre fin à certaines anciennes méthodes dégradantes dans ce corps dont une importante escouade avaient investi il y a quelques années les locaux du quotidien Mutations à Yaoundé et emporté ses responsables.

Le SNJC a notamment appris que les bourreaux de Duke Atangana exigent, au cours de l'interminable « petite causerie », qu'il révèle ses sources d'information au Ministère de la Défense ; ils l'ont gardé prisonnier pendant plus de 24 heures affamé, affirmant agir « sur ordre de la hiérarchie ».

Le SNJC est hautement préoccupé par cette nouvelle escalade d'officiers proches du Ministre de la défense, Remi Ze Meka, lequel est un récidiviste dans ce type de pratiques arbitraires qui renforce l'image d'une incapacité de l'Etat camerounais en général à assumer le discours du chef de l'Etat Paul Biya sur un certain « environnement favorable » dans lequel évoluerait la presse camerounaise.

Le SNJC en appelle en conséquence aux autorités camerounaises, à l'opinion nationale et internationale afin que l'on agisse en concert pour mettre fin aux enlèvements et séquestrations des journalistes camerounais, d'ailleurs soumis jusqu'aujourd'hui devant les tribunaux à une impitoyable pénalisation du délit de presse.


Fait à Yaoundé, le 04 septembre 2006


Pour le SNJC,

Le Premier secrétaire général


Jean Marc Soboth

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