Le correspondant de la BBC libéré, deux journalistes encore arbitrairement détenus en Gambie

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) demande la libération immédiate et sans condition des deux journalistes Lamin Fatty et Malick Mboob, encore arbitrairement détenus et torturés en Gambie, après la libération aujourd’hui, du correspondant de la BBC, Lamin Cham, arrêté le mercredi 31 May.

« Lamin se porte bien. Il a été arrêté pour être interrogé par rapport à l’affaire du journal en ligne Freedom Newspaper » a confié une source à la FIJ.

Dans le cadre de cette même "affaire" (voir rappel ci-dessous), Malick Mboob, chargé de Communication du centre de formation hospitalier Royal Victoria Teaching Hospital a lui été arrêté vendredi 12 mai par les forces de sécurité de la Gambie.

Lamin Fatty, reporter au journal privé The Independent est détenu depuis le 10 avril et a été torturé selon des sources de la FIJ. Le journaliste, qui n’est toujours pas passé devant tribunal, est accusé de publication de fausses nouvelles.

« Torturer des journalistes pour obtenir des informations est une attitude extrêmement condamnable. Nous demandons au Président Yahya Jammeh de faire cesser ces pratiques et que soient libérés immédiatement et sans conditions les deux journalistes arbitrairement détenus » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Nous invitons la société civile de la Gambie, d’Afrique et d’ailleurs à se mobiliser pour faire pression sur les pays qui soutiennent encore le régime Jammeh afin qu’il mette fin à cette terrible répression de la presse ».

Rappel :

Dans la nuit du 22 au 23 mai 2006, le site Internet du journal en ligne Freedom Newspaper a été attaqué par un pirate informatique qui a remplacé toutes les données initiales par une déclaration attribuée au directeur du journal Pa Nderry Mbai. Selon ce message ce dernier ferait allégeance au parti du Président Jammeh et annonçait la fermeture de son journal. La boîte électronique du directeur de Freedom Newspaper a également été détournée et les adresses des abonnés de son site ont été publiées dans cette fausse déclaration d’allégeance les présentant comme ses « informateurs ».

Un communiqué de presse de la police gambienne (Gambia Police Force), a par la suite annoncé qu’elle est en possession de la liste complète des personnes qui fournissent des informations au Freedom Newspaper qu’il utilise pour attaquer et discréditer le gouvernement du Président Yahya Jammeh. Selon des informations, des journalistes arrêtés en Avril dernier ont été torturés et menacés pour qu’ils gardent le silence sur ces agissements après leur relaxe. « Face à ces menaces et à l’arrestation de leurs confrères, deux journalistes ont préféré quitter le pays » a confié une source à la FIJ. L’endroit où se trouvent ces deux journalistes demeure inconnu.

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