La FIJ interpelle les gouvernements au SMIS sur les droits des médias suite aux attaques contre des journalistes

La Fédération Internationale des Journalistes a prévenu aujourd’hui les gouvernements que les plans proposant une société de l’information basée sur de valeurs démocratiques se solderont par un échec s’ils ne mettent pas les médias et la liberté d’expression au cœur de la prise de décision politique.

Le Secrétaire Général de la FIJ, Aidan White, lors d’un discours net et précis tenu devant les diplomates présents au Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI) organisé par les Nations Unies a également condamné sans ambages les restrictions apportées par les autorités tunisiennes à l’accès à Internet ainsi que les « mesures policières et les intimidations excessives » vis-à-vis des journalistes et des organisations de défense des droits de l’homme il y a quelques jours.

« Il n’est pas suffisant de venir à cette tribune et de prendre la parole, même avec sincérité et conviction, sur la construction d’une société de l’information qui représente un progrès pour tous », a-t-il dit, « si nous ne sommes pas prêts à changer la culture des relations entre les autorités civiles et les citoyens, qui désirent s’exprimer librement. »

Selon lui, il existe « un important volume de témoignages » portant sur des Etats où existent des obstacles à la liberté de parole et à l’indépendance rédactionnelle. « Trop nombreux sont les gouvernements qui ne tolèrent pas l’opposition, négligent la défense des droits des citoyens et sont cruellement indifférents aux rudes épreuves auxquelles sont soumis les médias et les journalistes en raison de leur engagement en faveur de la liberté d’expression », a-t-il déclaré.

Selon lui, cette réalité explique pourquoi de nombreux journalistes et médias sont très sceptiques quant à une stratégie des Nations Unies pour la société de l’information qui respecterait les valeurs démocratiques.

Il a également déclaré qu’une volonté politique était nécessaire pour mettre les médias et les principes d’indépendance, de pluralisme et de qualité de l’information au cœur de la prise de décision politique.

« Il n’a jamais été aussi important pour les médias et les journalistes de s’identifier à la qualité, aux normes et à des pratiques éthiques saines dans leur travail », a-t-il dit. « Et il n’a jamais été aussi important de nourrir la diversité et de soutenir les médias pour promouvoir la diffusion d’informations dignes de foi au sein de la population. »

« Pour cette raison, il était nécessaire de renforcer la liberté d’expression et de placer la liberté de la presse en première place de l’ordre du jour international.  L’absence d’engagement visant à appliquer les principes fondamentaux de la liberté d’expression confirme l’avis de nombreuses personnes dans les médias qui estiment que le SMSI ne créera pas l’environnement adéquat pour une société de l’information basée sur des valeurs démocratiques. »

Il a demandé instamment au SMSI de prendre un certain nombre d’initiatives urgentes :

- Inclure les médias dans tous les aspects de la politique à venir, y compris, et principalement, l’élaboration d’un nouveau système pour la gouvernance d’Internet ;

- Lever tous les obstacles empêchant l’accès aux nouvelles technologies de l’information et leur utilisation;

- Agir pour mettre un terme au crime que représente l’impunité dont jouissent parfois ceux qui attaquent les médias indépendants et tuent des journalistes ou des travailleurs des médias;

- Elaborer de nouveaux programmes visant à soutenir la liberté d’expression, en fournissant des ressources qui mobiliseront les médias en Afrique et dans d’autres zones qui en ont besoin, et créeront des conditions professionnelles et de travail décentes pour tous.

“Voilà les conditions minimales si l’on veut créer une société de l’information qui renforce la démocratie et les droits de l’homme”, a-t-il ajouté.

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