La révolution
populaire en Tunisie doit se traduire par le respect des libertés
fondamentales, dont la liberté de la presse, et de l'ouverture de
négociations sérieuses et immédiates afin de trouver le plus vite possible des
solutions aux demandes des grévistes de Dar Assabah,
selon les dirigeants de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ).
Une délégation de la FIJ, dirigée par son président Jim Boumelha accompagné par
la Secrétaire générale Beth Costa et les responsables de la Fédération
Africaine des Journalistes, ont rencontré le Premier ministre tunisien
Hamadi Jebali pour discuter de
l’indépendance des journalistes dans le pays.
« Le
manque de progrès dans le domaine de la liberté de la presse en Tunisie
constitue une promesse du changement qui n’a pas été tenue », a déclaré M.
Boumelha lors d’une conférence de presse à la fin de l’entretien avec le
Premier ministre Jebali. « Nous avons souligné l’importance que nous
attachons à l’indépendance des journalistes qui est le pilier de la liberté de
la presse ».
La visite des
dirigeants de la FIJ, qui assistaient à la réunion du comité directeur de la
Fédération Africaine des Journalistes, intervient dans un climat de tension
parmi les journalistes qui dénoncent des tentatives du pouvoir de contrôler les
médias. La nomination récente de Lotfi Touati, comme directeur général
de Dar Assabah, la maison de presse tunisienne, avait donné lieu le mois
dernier à un mouvement de grève du personnel qui l’accuse d’avoir appartenu au
régime répressif de l’ancien homme fort, Ben Ali.
Cette nomination
ainsi que la situation de Dar Assabah, la grève de la faim observée par un
groupe de journalistes ont fait l’objet de discussions lors de l’entretien avec
le Premier ministre. Ce dernier, a témoigné sa gratitude envers la FIJ pour le
soutient qu’elle lui a apporté pendant son opposition au pouvoir de Ben Ali et
s’est engagé à trouver des solutions aux revendications des journalistes dans
les plus brefs délais, selon M. Boumelha. Il a notamment promis d’accélérer la
réforme de la loi sur la presse et de réexaminer les nominations dans les
entreprises de médias, y compris celle de M. Touati à la tête de la maison de
presse de Dar Assabah. La Fédération se réjouit des propos du ministre de
l'Information qui a déclaré, à l'issue de l'entretien entre le Premier ministre
et la délégation de la FIJ, que " toutes les solutions sont
envisageables" en cas de négociations avec les journalistes de Dar
Assabah, indiquant qu'il serait prêt à envisager le limogeage du directeur
général, M. Touati.
Interrogé
par la presse tunisienne sur la bonne foi des autorités tunisiennes de mettre
en pratiquer leurs promesses en faveur de la liberté de la presse, M. Boumelha
a indiqué que la « FIJ souhaite compter sur la parole donnée par
le Premier ministre, mais maintient sa solidarité avec les journalistes
grévistes de Dar Assabah. »
Il
a également annoncé le soutien de la FIJ pour la grève des journalistes
tunisiens prévue pour le 17 octobre à laquelle participera aussi la Fédération
Arabe des Journalistes.
Pour plus d'informations, contactez la
FIJ au + 32 2 235 22 07
La FIJ représente plus de
600.000 journalistes dans 134 pays