La FIJ dénonce la parodie de justice contre un Webjournaliste en Mauritanie

La Fédération internationale des Journalistes (FIJ) a appris avec consternation la sévère condamnation à deux ans de prison ferme et dénonce la parodie de justice contre Nannevy Ould Dehah, Directeur du site Tagadoumy, le 04 février 2010 à Nouakchott.

«C’est maintenant clair, notre collègue fait l’objet d’un acharnement flagrant des autorités qui veulent passer par lui pour intimider et réduite la presse indépendante au silence » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ « Cela est inacceptable, il faut que les énergies soient mobilisées pour le faire libérer».

Suite à une plainte déposée le 22 mai 2009 contre lui après publication d’un article faisant état de la fortune soudaine d’un candidat à l’élection présidentielle et d’une maison que ce dernier aurait achetée dans un des quartiers huppés de la capitale, Hanevy Ould Dehah a été arrêté le 18 juin 2009, sur ordre du parquet de Nouakchott.

 

Il fut condamné le 19 août pour le délit d’atteinte aux bonnes mœurs à 6 mois de prison assortis d’une amende de 30 000 ouguiyas (soit 83 euros) et 21000 ouguiyas (soit 59 euros) de frais de dossier.

Le 24 décembre 2009, il avait fini de purger sa peine, mais les autorités pénitentiaires avaient refusé de le libérer, le plaçant de fait sous le coup d’une détention arbitraire. A la surprise générale, au moment où des bonnes volontés s’activaient pour le faire libérer, le tribunal vient de le condamner contre toute attente à une peine de deux ans après un premier jugement. Ce qui n’est rien d’autre qu’une parodie de justice

Pour rappel, Taqadoumy a été l’un des sites d’informations les plus virulents à l’égard du coup d’état du 06 août 2008 qui a porté l’actuel Président au pouvoir.

Dans le cadre de son plan d’action, le Syndicat des Journalistes Mauritaniens (SJM) a rencontré le Premier Ministre, les ministres de la communication et de la justice, le Représentant des Nations Unies et le procureur pour leur demander d’user de leur influence pour qu’il soit libéré. Selon Said Hussein, Président du SJM, « malgré de nombreuses actions de protestation et un sit-in ouvert permanent au siège du syndicat, notre collègue est toujours retenu en prison. Le verdict du tribunal constitue un recul grave dans le traitement des médias ».

La FIJ demande aux autorités mauritaniennes de libérer immédiatement et sans condition M. Dehah et de respecter leur promesse de faire de la liberté de la presse une des priorités du nouveau régime pour que la liberté d’opinion et d’expression puissent enfin devenir une réalité dans ce pays.

Pour plus d’informations contacter la FIJ au    +221 33 867 95 87  +221 33 867 95 87    

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