La FIJ condamne la violence policière sur des journalistes au Togo

 

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd’hui vigoureusement condamné la brutalité policière contre les journalistes au Togo occasionnant des blessés graves.

« Cette violence contre les journalistes est une atteinte grave à la liberté de manifester pacifiquement garantie par la Constitution du Togo. Nous demandons aux autorités d’arrêter cette forfaiture et d’encourager le dialogue avec les acteurs des médias », a déclaré Gabriel Baglo. 

 

Des dizaines de journalistes de plusieurs organisations des médias protestaient pacifiquement contre la nouvelle loi votée qui étend les pouvoirs de  la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), et l’autorise à suspendre provisoirement un média de presse écrite ou, dans le cas d’un média audiovisuel, à lui retirer définitivement son autorisation d’exploitation si elle l'estime en infraction avec la loi.

 

Les manifestants ont été dispersés jeudi 14 mars au gaz lacrymogène par la police. Trois journalistes ont été blessés. Selon des manifestants, une horde de policiers et de gendarmes a été détachée pour empêcher les journalistes d’observer le sit-in, brandissant un courrier du Président de la délégation spéciale de la Commune de Lomé, le Contre-Amiral Fogan Adegnon, interdisant la tenue de la manifestation à la plage en face du Palais.

 

Alors que les journalistes se sont retrouvés à la plage pour le sit-in, les éléments des forces de sécurité ont chargé de manière aveugle à coups de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Certains éléments des forces de sécurité formellement identifiés ont tiré à bout portant sur les journalistes, alors assis à même le sol. Deux vedettes de la marine togolaise ont été également déployées sur la mer et ont contribué à lancer des grenades vers les journalistes.  

 

Cette répression criminelle et répréhensible a engendré plusieurs blessés dans les rangs des journalistes dont un cas grave. Le journaliste Younglove Egbéboua Amavi, Secrétaire Général du syndicat des travailleurs des médias du secteur public (SAINTJOP) a été sérieusement atteint à la mâchoire et admis d’urgence au Centre hospitalier Universitaire (CHU).

 Les médecins font état d’une fracture de la mandibule, et de graves lésions dans la bouche qui nécessitent une opération chirurgicale qui n’a pu se faire faute de scanner opérationnel dans le plus grand centre hospitalier du Togo.

 

Une autre journaliste, Yollande Lovi de la télévision RTDS était également tombée en syncope sous l’effet des gaz lacrymogènes. Alors qu’une autre consœur s’évertuait à l’aider, elles ont encore été bousculées par d’autres gendarmes.

 

Les Organisations de presse concernées condamnent avec la plus grande vigueur cette répression aveugle des journalistes par des éléments supposées assurer leur sécurité.

La FIJ se joint à ces organisations et dénonce cette répression et l’intention manifeste de porter atteinte à l’intégrité physique des journalistes, et exige des sanctions disciplinaires exemplaires à l’encontre des responsables.  

 

Les rédactions de plusieurs radios, télévisions et journaux étaient  en grève mardi 13 mars pour protester contre la loi votée le 19 février dernier par l’Assemblée Nationale dominée par le parti du Président Faure Gnassingbé au pouvoir.

La FIJ demande Président Faure Gnassingbé de renoncer à cette loi et de prendre des mesures idoines pour garantir la sécurité des journalistes et le libre exercice de la liberté de la presse au Togo.

 

Pour plus d’information, veuillez contacter la FIJ au : + 221 33 867 95 86

La FIJ représente plus de 600.000 journalistes dans 134 pays du monde