La FIJ condamne la Tunisie, qui empêche des journalistes de se réunir et jette ainsi une ombre sur le sommet des Nations Unies

La Fédération Internationale des Journalistes a accusé aujourd’hui les autorités tunisiennes de “gifler la démocratie en plein visage” en interdisant le Congrès du Syndicat tunisien des journalistes, qui devait se dérouler la semaine prochaine.

“La décision d’empêcher les journalistes de se réunir pour débattre de leurs conditions de travail est d’une arrogance à couper le souffle et revient à gifler la démocratie en plein visage”, a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Cette décision fait passer le message que la liberté de la presse reste précaire, alors que les Nations Unies se préparent à organiser un sommet important sur les communications au niveau mondial”.

Le Sommet mondial des Nations Unies sur la Société de l’Information, qui s’est ouvert en Suisse il y a deux ans, doit tenir ses sessions de clôture à Tunis en novembre.

Les journalistes et les responsables des campagnes pour la liberté de la presse avaient espéré que cette évènement apporte un relâchement des influences gouvernementales sur la presse mais l’interdiction faite au jeune Syndicat des journalistes tunisiens d’organiser son Congrès d’inauguration démontre que les dirigeants du pays cherchent toujours à étouffer les voix dissidentes.

Selon M. White, “les principes du pluralisme et du journalisme indépendant sont étrangers à une culture politique basée sur le contrôle et la manipulation de l’opinion publique. “Nous soutiendrons nos collègues dans les efforts qu’ils fournissent pour combattre cette interférence scandaleuse dans leur droit de se rassembler.”

La FIJ prévoit maintenant d’envoyer Ulrich Remmel, membre du Comité Exécutif, en visite de solidarité en Tunisie. “Le mouvement international des journalistes ne restera pas silencieux face à cette intimidation,” a déclaré M. White.

La FIJ demande à ses syndicats membres de protester auprès de leurs gouvernements quant à l’interdiction imposée au SJT à la veille du sommet sur la société de l’information.. “Chaque gouvernement qui se rendra à Tunis devra savoir qu’il arrive dans un territoire où le journalisme n’est pas libre,” a dit M. White.

La FIJ compte deux organisations membres en Tunisie, le SJT et l’Association des journalistes tunisiens. La FIJ enverra une délégation en Tunisie malgré l’interdiction de se réunir infligée aux journalistes. “Nous n’avons nullement l’intention de reculer devant le harcèlement et l’intimidation. Nous donnerons à nos collègues en Tunisie tout le soutien dont ils ont besoin pour accomplir leur tâche,” a déclaré M. White.

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