Tunisie : Le fondateur de Mosaïque FM libéré sous caution

Le 24 mai, le directeur et fondateur de la radio Mosaïque FM, Nourredine Boutar, a été libéré sous caution après 3 mois de détention. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à son affilié le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour appeler le gouvernement tunisien a abandonner toutes les charges à l’encontre de Boutar et cesser son acharnement contre les journalistes.

Courthouse in Tunis, Tunisia's capital. Credit: Fethi Belaid / AFP

La Cour d'appel du Pôle financier de Tunis a décidé la libération du journaliste, fondateur et directeur général de Mosaïque FM, Nourredine Boutar, après plus de trois mois de détention, sous une caution d'un million de dinars, soit un peu plus de 300 000€. Boutar reste cependant interdit de quitter le territoire tunisien.

Le journaliste était détenu depuis le 13 février 2023 et un mandat de dépôt avait été émis contre lui le 20 février. Son arrestation s’inscrit dans une campagne plus large d’arrestations en vertu de la loi anti-terroriste tunisienne qui vise également des hommes politiques et des juges.

Boutar fait face à des accusations de corruption alors que le rapport de la Commission d'analyses financières soutient l’absence de suspicion de malversations ou de financement étranger.

En mars 2023, le Parlement européen, dans une résolution non contraignante, a dénoncé la "dérive autoritaire" du président tunisien, Kais Saied, et a demandé la libération immédiate de Boutar.

La libération sous caution de Boutar intervient moins de deux semaines après la condamnation à 5 ans d’emprisonnement du journaliste Khalifa Guesmi, sanction la plus sévère de l'histoire de la presse tunisienne. Le 22 mai, deux autres journalistes et chroniqueurs de la radio Mosaïque FM, Haythem El Mekki et Elyes Gharbi ont été libérés après avoir été interrogés sur leurs commentaires concernant les forces de sécurité du pays. A l’heure d’aujourd’hui, 20 journalistes sont poursuivis en justice.

Le président du SNJT, Mohamed Yassine Jlassi a déclaré que la libération de Nourredine Boutar était  “une victoire pour la liberté de la presse et l'indépendance des institutions médiatiques”, espérant que “cela marquera la fin de l'utilisation des appareils de l'État pour exercer des pressions, dominer et interférer dans la ligne éditoriale des médias.”

Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger a déclaré : “Ces attaques incessantes à l’encontre des journalistes en Tunisie démontrent une fois encore combien la liberté de la presse est menacée dans le pays. Nous exigeons la libération sans condition de notre confrère et l’abandon de toutes charges à son encontre.”

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

The IFJ represents more than 600,000 journalists in 146 countries

Follow the IFJ on TwitterFacebook and Instagram

Subscribe to IFJ News