MISE A JOUR : la FIJ demande l’arrestation des assassins du journaliste dont le procès a commencé au Cambodge

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s'unit à son affilié, l'Association cambodgienne pour la protection des journalistes (CAPJ), pour saluer le début du procès jugeant le meurtre brutal d'un journaliste en janvier en 2014. Cependant, le procès se tenant in absentia, soit en l'absence des assassins présumés, la FIJ demande au gouvernement cambodgien de faire tout ce qui est en son pouvoir pour localiser les auteurs et qu'ils soient traduits en justice. Le 31 janvier 2014, le journaliste Suon Chan a été agressé par une foule de pêcheurs dans la commune de Peam Chhkork, du district de Cholkiri. Le journaliste de 44 ans, qui parlait khmer et travaillait pour la presse Meakea Kampuchea, rentrait chez lui quand il a été attaqué par un groupe de six hommes armés de pierres et de bambous. La scène horrible s'est déroulée devant les yeux de son fils. Suan Chan est décédé de ses blessures après avoir été transporté à l'hôpital provincial de Phnom Penh. Suon Chan aurait été pris pour cible pour avoir publié un reportage sur les activités de pêche illégales qui se déroulaient dans la commune locale. Il avait enquêté et pris des photos de pêcheurs en train d'utiliser des perches électriques pour tuer rapidement de nombreux poissons dans des zones de conservation. Le 7 octobre, le procès a commencé au tribunal provincial de Kampong Chang. Les six agresseurs ont été inculpés pour « tentative de meurtre » par le parquet et le procès se déroulera in absentia. Au cours de l'audience, Dos Chim, le fils de Suon Chan, âgé de 20 ans, a déclaré à la cour que les hommes avaient attaqué son père à coups de bâton alors qu'il essayait de l'aider. Il a identifié quatre des agresseurs comme étant Rom Ra, Saing Seing Eang, Yim et Yim Nak. Selon la loi cambodgienne, si les accusés sont reconnus coupables, ils risquent la réclusion à perpétuité. Le président de la CAPJ, Um Sarin, a annoncé : « Nous nous réjouissons du procès ouvert au tribunal provincial de Kompong Chang et nous appelons les autorités à rechercher et appréhender les auteurs du meurtre pour qu'ils soient punis dans les meilleurs délais. Prendre la vie de journalistes est un acte lâche qui empêche la libre circulation de l'information. » Jane Worthington, directrice adjointe de la FIJ Asie-Pacifique, a déclaré : « Plus de 90% des meurtres de journalistes dans le monde restent impunis, ainsi ce procès est un événement important à plusieurs titres - il peut garantir que justice soit rendue pour le meurtre brutal d'un journaliste, mais aussi incarner une validation du droit de savoir de la population. Un homme a donné sa vie pour faire éclater la vérité - nous de devons jamais oublier son action. Cependant, un procès in absentia, où les criminels ne sont pas présents, ne donne pas les meilleurs espoirs de justice. Selon la FIJ, le meurtre de Suon Chan est un triste rappel du danger qu'affrontent chaque jour les journalistes. « Nous saluons le jeune fils de Suon Chan, Dos Chim, pour la bravoure dont il a fait preuve en se présentant au tribunal pour témoigner. Les autorités doivent agir au plus vite pour traquer les auteurs de ce crime, en fuite depuis six mois. Ils doivent être punis pour leur acte et il est du devoir de l'État de les retrouver et de les juger sans attendre. Cela permettra d'envoyer un message clair pour avertir que ces attaques ne seront pas tolérées et que les auteurs d'actes de représailles contre les journalistes seront sévèrement punis. »

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