Mexique : tentative d’assassinat sur un journaliste

Un homme a tenté de tirer sur Netzahualcóyotl Cordero García, directeur général du site internet CGNoticias, mais son arme s’est enrayée. Lorsqu’il a essayé de la débloquer, le journaliste s’est défendu et, grâce à l’aide de voisins venus à son secours, a réussi à le désarmer et à le retenir jusqu’à l’arrivée des autorités. Cette affaire vient s’ajouter à une autre tentative d’assassinat, contre le journaliste José Ignacio Santiago Martínez, survenue le 26 janvier. La violence à l’encontre des journalistes a déjà fait quatre morts en ce premier mois de l’année et ces attaques confirment que la tendance est loin d’être inversée. La Fédération internationale des journalistes se dit inquiète face à ces événements et exhorte les autorités locales et fédérales à intervenir de toute urgence pour éviter de nouveaux décès.

PEDRO PARDO / AFP

Dans la nuit du mardi 1er février, le journaliste Netzahualcóyotl Cordero García a été approché devant son domicile à Cancún par au moins un homme à vélo qui, après lui avoir dit « Je suis venu pour toi, journaliste, je vais te tuer tel un chien », a tenté d’ouvrir le feu sur lui. Toutefois, son arme s’est enrayée, ce qui a donné au journaliste et à ses voisins le temps de le mettre à terre et de le désarmer. La Garde nationale est arrivée quelques minutes plus tard, alertée par le journaliste lui-même qui avait activé le bouton de panique dont il dispose depuis son insertion dans le mécanisme national de protection des journalistes il y a dix jours, à la suite d’une série de menaces qu’il avait reçues par téléphone et par WhatsApp.

Quelques jours plus tôt, à Oaxaca, le journaliste José Ignacio Santiago Martínez, directeur du média local Pluma Digital Noticias, a été victime d’une attaque à main armée sur l’autoroute alors qu’il se rendait dans la ville de Juchitán pour réaliser un reportage. Martínez est sorti indemne de cette agression, les gardes chargés de le surveiller par le mécanisme national de protection des journalistes étant parvenus à manœuvrer le véhicule dans lequel il se trouvait et à déjouer l’attaque.

Ces deux attentats viennent s’ajouter aux meurtres de José Luis Gamboa, Margarito Martínez Esquivel, Lourdes Maldonado et Roberto Toledo, survenus durant le premier mois de 2022 et à propos desquels l’enquête n’a pas avancé. Le 25 janvier, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le Mexique afin de réclamer la justice pour les journalistes assassinés et pour dénoncer les cas de violence toujours plus importants envers les travailleurs de presse dans le pays, dont 95 % restent impunis.  

La Fédération internationale des journalistes exige à nouveau que justice soit rendue sans délai pour les journalistes assassinés et que des enquêtes sérieuses soient menées pour trouver les auteurs et les commanditaires de ces attaques et meurtres récents. Ces paroles n’ont été que trop souvent répétées au cours des quelques semaines de cette nouvelle année, ce qui témoigne de l’état de précarité alarmant de la sécurité et de l’intégrité des travailleurs de presse au Mexique. En tant qu’organisation représentant plus de 600 000 journalistes dans le monde, nous demandons au gouvernement fédéral et aux autorités locales d’agir de toute urgence afin de garantir le droit à la vie des journalistes, ainsi que le droit à la liberté d’expression et le droit de la population mexicaine à être informée. Ces revendications ne peuvent plus attendre, la vie de nos collègues en dépend.

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