Le Pakistan et la Syrie dominent la liste des pays dangereux pour les journalistes et les professionnels des médias : 118 d’entre eux ont été tués en 2014, selon la FIJ

118 journalistes et professionnels des médias ont été tués en 2014, victimes d’attaques ciblées ou pris entre deux feux dans l’exercice de leur travail, selon la Fédération Internationale des Journalistes. Le chiffre représente une augmentation de 13 morts sur l’année précédente. Dix-sept autres ont perdu la vie lors d’accidents de la route ou d’autres catastrophes naturelles survenus dans le cadre de leur travail. D’après la 24ème liste annuelle publiée par la FIJ, l’Asie Pacifique fut la région du monde la plus dangereuse pour les journalistes et leurs collaborateurs pour la deuxième année successive avec 35 tués. Le Moyen Orient vient en deuxième position, totalisant 31 incidents mortels, suivi par les Amériques qui comptabilisent 16 meurtres. L’Afrique occupe la quatrième place avec 17 morts, avant l’Europe où la violence a fait neuf victimes mortelles. La FIJ relève que les guerres meurtrières en Syrie, en Irak et en Ukraine, de même que les insurrections violentes en Afghanistan et au Pakistan ont causé la plupart des meurtres de journalistes. Le Pakistan est considéré comme le pays le plus dangereux avec 14 journalistes tués, suivi par la Syrie où l’on déplore 12 morts. L’Afghanistan et la Palestine sont à égalité avec neuf journalistes tués alors que huit autres ont perdu la vie en Irak et en Ukraine. Selon la Fédération, le nouveau chiffre constitue un rappel de la gravité de la crise sécuritaire dans les médias. La FIJ renouvelle son appel urgent aux gouvernements pour qu’ils fassent de la protection des journalistes leur priorité. Pour la FIJ, les décapitations publiques des journalistes dont James Foley et Steven Sotloff par l’auto-proclamé Etat Islamique représentent un tournant décisif dans l’attitude à adopter concernant la protection des médias. «Il est temps d’agir, face aux menaces sans précédent contre les journalistes qui sont visés, non pas seulement pour interdire la libre circulation de l’information, mais également afin de servir de leviers en vue d’obtenir des rançons considérables et des concessions politiques en utilisant une violence extrême», a déclaré le président de la FIJ, Jim Boumelha. «En conséquence, certains organes de presse hésitent à envoyer les journalistes dans les zones de guerre par crainte pour leur sécurité et refusent même d’utiliser le travail des journalistes indépendants qui y sont. A moins d’améliorer la sécurité des médias, il y a un risque de perdre en qualité dans la couverture des conflits armés, en l’absence de témoins neutres ». La FIJ retient également comme cause de pertes de vies de journalistes en 2014 les attaques dangereuses à leur encontre ou contre leurs installations en Ukraine et dans la bande de Gaza. Dans le même temps, les organisations criminelles continuent de faire régner la violence et la terreur sur le journalisme dans plusieurs pays de l’Amérique latine comme le Honduras et le Mexique. Les journalistes risquent leur vie en couvrant les affaires de corruption et le trafic de la drogue dans ces pays. Tel fut le constat de la mission d’enquête que la FIJ a menée dans l’état de Guerrero au Mexique en septembre, afin de plaider auprès des autorités en faveur de mesures urgentes pour protéger les journalistes. «Le taux élevé de violence contre les journalistes est intolérable dans plusieurs pays où les journalises risquent leur vie chaque jour pour faire leur travail », selon Beth Costa, secrétaire générale de la FIJ. « Malheureusement, beaucoup d’entre eux ont perdu la vie dans la spirale de la violence qui ravage les médias, attisée par le climat d’impunité ». En 2014, la FIJ a intensifié ses activités sur la sécurité, notamment à travers les formations en sécurité pour les journalistes venant des pays à haut risque tels que la région autonome du Kurdistan en Iraq, l’Afghanistan et le Pakistan. La Fédération est également partenaire du Conseil de l’Europe pour la création d’une plateforme en ligne dédiée à la sécurité des journalistes. Une autre action porte sur les tests d’un système de sécurité ultra moderne qui permet d’assurer un contact permanent avec les journalistes travaillant dans des zones dangereuses. Les chiffres détaillés des journalistes et professionnels des medias tués en 2014 En date du 31 décembre 2014, la FIJ comptabilise les cas de meurtres comme suit : - Les meurtres causés par les attaques ciblées, à la bombe ou par des tirs croisés: 118 - Les décès survenus lors des accidents ou catastrophes naturelles : 17 - Le nombre total des morts: 135 Figurent parmi les pays avec le plus grand nombre de meurtres : Le Pakistan : 14 La Syrie : 12 L’Afghanistan : 9 La Palestine : 9 L’Irak : 8 L’Ukraine : 8 Le Honduras : 6 Le Mexique : 5 Pour des renseignements complémentaires, merci de contacter: Jim Boumelha, président de la FIJ au +44 7963 12 53 43 (anglais, français) Beth Costa, secrétaire générale de la FIJ au +32 479 07 71 94 (espagnol, anglais) Ernest Sagaga, chef du département des droits de l’homme et de la Sécurité au + 32 477 71 4029 (anglais, français) Estíbaliz Ortiz, chargée de la communication au +32 479 13 86 82 (espagnol, anglais, français