La FIJ demande aux autorités mauritaniennes de cesser de harceler les journalistes

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne aujourd’hui une série d’interrogatoires de police dont ont fait l'objet les journalistes de Mauritanie cette année. Le dernier en date a eu lieu le 1er septembre, lorsque le Secrétaire général de l’Association des journalistes mauritaniens (AJM) a été interrogé par la police suite à la publication des informations sur un permis de pêche délivré à un homme politique. L’AJM indique que le 1er septembre, le directeur du journal en ligne As Safir, également Secrétaire général de l’AJM, Abderrahmane Ould Zouein, a été entendu par la police suite à une plainte déposée par le président du parti politique Al Wiam, Boidjel Oulo Houmeid. Le journaliste indiquait dans son article que l’homme politique a obtenu un permis de pêche. La pêche est l’un des principaux secteurs d’activité économique en Mauritanie, représentant 40 % des exportations mauritaniennes et 6% du produit intérieur brut. La délivrance de permis est contrôlée par le gouvernement. “Nous nous étonnons que cet homme politique ait déposé plainte, notamment car l’information ne contenait aucune information diffamatoire, n’était pas insultante et ne faisait usage d’aucun préjugé à l’encontre du président Boidjel, » a indiqué dans un communiqué l’AJM. « Nous affirmons notre solidarité envers notre collègue Abderrahmane Ould Zouein et les employés de Al Safir et condamnons le recours injuste à la justice, notamment par les personnages politiques qui devraient défendre la liberté de la presse pour éclairer l’opinion publique. » L’autre affilié de la FIJ en Mauritanie, le Syndicat des journalistes mauritaniens (SJM), avait précédemment dénoncé une autre plainte déposée par un gouverneur contre le journaliste Arafat Ould As Safra, qui a également été interrogé. Le journaliste avait publié des informations indiquant que le gouverneur vendait l’eau fournie par la municipalité à ses concitoyens. Une autre affaire similaire impliquait le média Al Arabi Al Jadeed dont le rédacteur en chef, Abdallahi Ould Sydia, s’est vu interdire par les forces de sécurité la diffusion de certaines scènes de son reportage sur l’économie mauritanienne au prétexte qu’elles porteraient atteinte à la réputation et aux intérêts du pays. “Nous nous inquiétons de cette série d’atteinte à la liberté de la presse en Mauritanie”, a indiqué le président de la FIJ Jim Boumelha. « Nous soutenons notre affilié AJM et son Secrétaire général, ainsi que l’ensemble de nos collègues en Mauritanie et demandons aux autorités de cesser de poursuivre en justice les journalistes et d’exploiter la loi pour museler la liberté de la presse ».

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