Les syndicats s’unissent pour condamner les intimidations de Facebook et appellent à prendre des mesures plus fermes pour lutter contre la disparition des médias 

Le journalisme est un bien public. Le journalisme est essentiel à une démocratie. 

Les syndicats de journalistes australiens, américains, canadiens et britanniques appellent ensemble les gouvernements à prendre des « mesures plus fermes » pour protéger les emplois et sauver le journalisme. 

Il est vital d’avoir accès à des informations indépendantes de qualité en pleine pandémie mondiale. 

Pourtant, dans le monde entier, des journalistes ont été licenciés, des médias ont fait faillite et des informations sont censurées, restreintes ou simplement utilisées comme des marchandises que les fonds spéculatifs, les entreprises et les géants de l’Internet achètent et vendent. 

Le blocage des sites d’actualités et d’informations publiques en Australie montre que Facebook s’intéresse davantage à ses bénéfices qu’au droit à l’information des citoyens. 

Les entreprises ont fermé des journaux locaux pour protéger leur chiffre d’affaires au détriment des actualités rurales, locales et communautaires.  La disparition des médias est un phénomène du contexte instable dans lequel le journalisme opère actuellement et crée notamment un déficit démocratique.  

Mais la situation pourrait être différente. 

Nous, syndicats représentant des dizaines de milliers de journalistes et de professionnels de tous médias, luttons pour une alternative. 

Nous condamnons sans réserve les actions de Facebook, qui a bloqué des sites d’informations pour montrer son pouvoir et menacer les gouvernements du monde entier. 

Nous condamnons également les menaces formulées par Google de bloquer ses services en Australie. Ces entreprises ne peuvent pas utiliser les flux d’informations gratuits comme monnaie d’échange pour défendre leur pouvoir et leurs bénéfices. Les deux entreprises font tout leur possible pour éviter toute réglementation. 

Nous saluons les mesures prises par le gouvernement australien pour que les géants de l’Internet, comme Facebook et Google, rémunèrent les médias pour l'utilisation de contenus dont ils tirent profit. Cependant, la solution n’est pas de conclure des accords commerciaux individuels et privés qui manquent de transparence. 

Il faut prendre des mesures plus importantes et plus fermes et s’assurer que les rémunérations ne soient pas uniquement destinées aux mêmes propriétaires de médias. Toutes les sommes d’argent doivent être attribuées de façon transparente afin de développer et de maintenir des médias d’intérêt réellement public. Cela permettrait de soutenir, entre autres, les médias communautaires, à but non lucratif et locaux. Ces fonds ne devront pas être utilisés pour financer plus de fusions et d’acquisitions d’entreprises ou encore pour récompenser les actionnaires. Ils devront rémunérer les journalistes de façon juste en fonction des bénéfices que génère leur travail. Les fonds devront également préserver les emplois des journalistes professionnels, maintenir les médias d’intérêt public et élever des voix nouvelles et plus variées. 

Tous les fonds doivent être destinés à soutenir et investir dans le journalisme. 

Facebook et Google sont coupables de réaliser des profits excessifs. Il est temps non seulement qu’ils paient pour les contenus qu’ils utilisent, mais également que tout le monde soit traité sur un pied d’égalité. Si votre journal local ou station de radio locale doit payer des impôts, pourquoi Facebook et Google peuvent éviter et échapper à leurs responsabilités sociales ? 

Si les gouvernements taxaient leurs revenus ou leurs bénéfices, un fonds indépendant pourrait utiliser cette somme pour soutenir un plan de reprise pour les médias, sauvegarder des emplois et soutenir les médias ainsi que les nouvelles voix. Nous pouvons préserver des emplois, mais aussi développer et élever de nouveaux médias et des voix nouvelles, en garantissant plus de diversité, de qualité de l'information et d’emplois. Tous les fonds doivent être affectés strictement à l’investissement dans le journalisme. 

Le journalisme ne doit pas simplement être du commerce, ni dépendre de la charité, de la philanthropie ou encore ramasser les miettes des géants de l’Internet. La pandémie a prouvé que le journalisme doit avant tout servir l’intérêt public. Il faut sécuriser, soutenir et maintenir le journalisme d’intérêt public à la radio et à la télévision, en format papier et sur les plateformes numériques.  

Les gouvernements du monde entier doivent prendre des mesures urgentes pour protéger et maintenir l'information. La mise en place de politiques fiscale et budgétaire, de campagnes publicitaires, le maintien des subventions pour l’emploi et les autres mesures sont essentiels à la gestion de la crise économique qui touche les médias. 

Nous, syndicats et affiliés de la Fédération internationale des journalistes qui représentent les journalistes et les professionnels des médias, nous engageons à lutter, à utiliser notre influence, à mener des campagnes et à agir ensemble sur ces principes pour que le journalisme redevienne un bien public. 

- La NewsGuild-CWA (États‑Unis) 

- Le National Writers Union (États‑Unis) 

- Le National Union of Journalists (Royaume-Uni et Irlande) 

- SCA Canada – Le syndicat des médias (Canada)    

- UNIFOR (Canada) 

- MEAA (Australie) 

Fédération internationale des journalistes 

Téléchargez la déclaration en format pdf ici

For more information, please contact IFJ on +32 2 235 22 16

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