Journée du travail décent : renforcer le pouvoir des syndicats pour un télétravail sain et inclusif

La pandémie de Covid-19 a perturbé la façon dont des millions de travailleurs dans le monde, y compris les journalistes, exercent leur travail. Pour marquer la Journée mondiale pour le travail décent du 7 octobre, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) publie des lignes directrices à l'intention des syndicats de journalistes pour négocier des règles de télétravail inclusives et protectrices des droits, ainsi qu'une série d'entretiens avec des experts sur les défis et les opportunités du télétravail.

Lorsque les gouvernements du monde entier ont annoncé des fermetures et des restrictions de mouvement, de nombreuses entreprises de médias ont demandé aux journalistes de "rentrer chez eux" et d'y poursuivre leur travail. Ce passage forcé et improvisé de rédactions physiques aux bureaux à domicile a mis en évidence plusieurs problèmes qui doivent être traités de toute urgence par les gouvernements et les syndicats.

Pour les journalistes, les défis posés par le télétravail recouvrent un manque d'équipement approprié, la nécessité d’une connexion Internet décente ou encore la mise en place de systèmes de protection des données adéquats. S’y ajoutent des difficultés plus importantes pour équilibrer vie privée et vie professionnelle, des horaires de travail plus longs et des difficultés à maintenir la qualité des reportages.

Les syndicats mondiaux tels qu'Uni Global rappellent que le droit à la déconnection, qui fait référence au droit des travailleurs de ne pas recevoir ou répondre à des courriels, appels ou messages liés au travail en dehors des heures de travail classiques, est l'un des problèmes les plus récurrents. Cette situation est encore plus grave pour les travailleurs des médias qui luttent pour équilibrer leur vie personnelle avec leur mission de se tenir informé et d’informer sur une actualité en constante évolution.

Tirer le meilleur parti du télétravail

S'il est correctement réglementé et appliqué par le biais de conventions collectives, le télétravail peut offrir des opportunités et des avantages aux travailleurs des médias, tels que l'économie du temps (non rémunéré) passé à se rendre à la rédaction, la réduction des sources de stress et d'anxiété, l’évitement du trafic. En outre, il réduit l'empreinte écologique et offre une plus grande flexibilité aux travailleurs.

La FIJ considère qu’une combinaison du travail à distance et du travail en rédaction est le meilleur moyen de tirer parti du télétravail.  Un télétravail qui serait permanent pourrait en effet créer un sentiment de déracinement et renforcer l'isolement social, ce qui est dangereux pour la santé mentale. Il pourrait également entraver le travail coopératif des journalistes, élément essentiel de la production d'informations et du journalisme d'investigation.

Pour cette raison, la FIJ considère qu'il est essentiel de développer un plan pour restaurer les rédactions physiques et éviter une fermeture permanente qui nuirait au processus de collaboration pour la création d'un journalisme de qualité.

Un autre principe fondamental et non négociable est que le télétravail doit être volontaire et que les travailleurs des médias doivent pouvoir avoir la possibilité de changer d’avis, ce qui signifie qu'ils peuvent inverser ou adapter leur horaire de télétravail en fonction de leur situation.

Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : "Vous ne pouvez pas demander aux travailleurs de faire du télétravail sans règles appropriées, et certainement pas sur le long terme. Aujourd'hui est l'occasion de rappeler à tous nos affiliés l'importance d'engager des discussions au niveau national et sur le lieu de travail pour élaborer des réglementations claires et protectrices de leurs droits. Ceci afin de garantir sa spécificité à notre profession avec des conditions de travail décentes pour tous."

Consultez la campagne de la FIJ sur le télétravail

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