Afghanistan : Des journalistes d’Ariana News arrêtés par les talibans

Le 31 janvier, un groupe identifié comme étant des militants talibans a arrêté les journalistes d’Ariana News Aslam Hijab et Waris Hasrat. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et son affilié afghan, l’Association des journalistes indépendants afghans (AIJA), dénoncent la persécution des journalistes afghans par les talibans et demandent la libération immédiate de ceux-ci.

Les journalistes Waris Hasrat (gauche) et Aslam Hijab (droite). Crédit : AIJA

D’après Hujatullah Mujadidi, directeur général de l’AIJA, des militants talibans ont d’abord arrêté le journaliste Aslam Hijab à l’entrée des bureaux d’Ariana News, dans le district 3 de Kaboul. 

Waris Hasrat, également journaliste pour la chaîne de télévision, a été arrêté après avoir demandé le motif de la détention de Hijab. Les deux journalistes ont été menottés par des membres des talibans, qui leur ont ensuite recouvert la tête avec des sacs avant de les forcer à entrer dans un véhicule.

Nous ignorons où sont détenus les journalistes, et les accusations portées contre eux n’ont pas encore été rendues publiques.

Ariana News, une importante chaîne d’information indépendante et critique à l’égard des talibans, est la cible de ceux-ci depuis leur prise du pouvoir à la mi-août 2021. Les talibans ont détenu brièvement un autre journaliste d’Ariana News, Shapoor Farahmand, le 28 décembre 2021. 

Selon l’AIJA, 40 journalistes ont été placés en détention provisoire depuis le début du régime taliban à la mi-août.

Les arrestations de Hijab et Hasrat sont les dernières d’une série d’attaques contre les médias afghans. Le 15 janvier, les talibans ont attaqué le journaliste Jaki Qais et le 10 janvier, trois hommes non identifiés ont tiré sur le journaliste afghan Noor Mohammad Hashemi, directeur adjoint de Salam Afghanistan Media Organisation. Par ailleurs, le 6 janvier, les talibans ont arrêté trois journalistes, Faisal Modaris, Idris Rahimi et Milad Azizi, dans un restaurant du quartier de Shari Naw, situé dans le district 4 de Kaboul.

Selon une enquête menée par l’AIJA, à la suite de la prise du pouvoir par les talibans, plus de 257 médias ont fermé leurs portes et plus de 6 400 journalistes ont perdu leur emploi en Afghanistan. Une enquête menée par l’Union nationale des journalistes afghans (ANJU) a révélé que 318 organes de presse ont fermé depuis le 15 août et que le nombre de journalistes encore en activité n’est plus que de 2 334, alors qu’il était de 5 069 avant les talibans. Seules 243 femmes sont encore employées dans les médias afghans, sachant que 72 % des personnes qui ont perdu leur emploi sont des femmes.

L’AIJA a déclaré : « De telles arrestations nuisent à la liberté d’expression et aux médias. Par conséquent, la direction de l’AIJA demande la libération immédiate des journalistes en détention. Nous exhortons les autorités talibanes à ne plus arrêter les journalistes. »

La FIJ a déclaré : « La hausse du nombre d’attaques, d’arrestations et de meurtres de journalistes en Afghanistan souligne le mépris des talibans pour la liberté des médias ainsi que la persécution de journalistes qui ne font que leur travail. La FIJ exhorte les talibans à libérer immédiatement et sans condition Aslam Hijab et Waris Hasrat et à mettre fin à la diffamation dont sont victimes les médias afghans. »

 

 

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