Afghanistan : Le nombre d’attaques et de détentions augmente

Au cours des premières semaines de l’année 2022, plusieurs journalistes ont été attaqués et arrêtés alors que les talibans garantissent aux organisations de défense de la liberté de la presse qu’ils soutiennent l’indépendance et la liberté des médias. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne la montée de la violence et l’augmentation des actes d’intimidation à l’égard des journalistes et des professionnels des médias afghans. De plus, elle demande d’intensifier les efforts afin de préserver la liberté de la presse dans le pays.

Faisal Modaris publie sur sa chaîne YouTube intitulée Kabul Lovers des vidéos depuis la province du Panchir. Avec deux de ses collègues, ils sont détenus par les talibans depuis le 6 janvier. Crédits : Kabul Lovers

Dans l’après-midi du 10 janvier, Noor Mohammad Hashemi, journaliste et député adjoint duSalam Afghanistan Media Organisation, a été attaqué par trois hommes dont l’identité est inconnue. L’un d’entre eux, armé d’un pistolet, a forcé N.M. Hashemi à descendre de sa voiture et a essayé de lui tirer dessus avant de rater sa cible. Le journaliste a alors pu se défendre et a survécu à l’incident. 

Le 6 janvier, les autorités talibanes ont arrêté Faisal Modaris, Idris Rahimi et Milad Azizi, dans un restaurant du quartier Shari Naw, situé dans le quatrième district de Kaboul. Les trois journalistes travaillaient pour la chaîne YouTube Kabul Lovers, consacrée à l’actualité et la vie quotidienne à Kaboul, qui compte plus de 244 000 abonnés. 

Ces trois journalistes avaient récemment couvert des manifestations qui ont eu lieu dans la province de Panchir et avaient rapporté les reproches sévères des citoyens à l’égard de la milice talibane qui avait tué un civil dans la région. Le reportage a été cité par des organisations internationales de médias et a fait plus de 120 000 vues. 

F. Modaris, I. Rahimi et M. Azizi ne peuvent voir ni leur famille ni leurs avocats et seraient actuellement détenus par le service de lutte contre le terrorisme de l’agence de renseignement talibane. 

Ces incidents sont les derniers d’une série d’attaques de la part des talibans contre les journalistes et les professionnels des médias en Afghanistan. Le 26 décembre, les talibans ont arrêté Haji Arif Noori, qui détient la chaîne de télévision indépendante Noorin Television,et ont fait une descente à son domicile, situé à Kaboul, avant de le relâcher deux jours plus tard. 

Le 11 décembre, Sayed Rashed Kashefi, journaliste pour le Kabul Times et la Rasa TV, a été détenu et battu pendant plus de six heures pour avoir couvert une bagarre dans un centre de distribution d’aide du cinquième district de Kaboul. 

Le nombre d’attaques et d’arrestations augmente alors que les talibans nient les accusations selon lesquelles ils s’ingèrent dans les médias. Le 18 janvier, Inamullah Samagani, porte-parole des talibans a déclaré : « nous essayons de mettre en place une bonne coordination avec les médias et de leur offrir des conditions favorables à leur survie et à la poursuite de leurs activités. Pour qu’une société soit juste et prospère, la liberté des médias est nécessaire. »

« La tendance inquiétante aux attaques contre les journalistes et les professionnels des médias et à leurs arrestations en Afghanistan ne cesse de s’accentuer sous le régime des talibans. Ces derniers doivent mettre fin à ce harcèlement des médias et doivent faire preuve d’un engagement ferme en faveur de la protection de la liberté de la presse. La FIJ demande que les journalistes détenus soient immédiatement libérés et que justice soit rendue aux victimes des attaques et des intimidations », soutient la FIJ.

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