La FIJ demande la libération d’un directeur de publication au Cameroun

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd’hui la libération de Jean Bosco Talla, directeur de publication de l’hebdomadaire camerounais « Germinal » arrêté par des éléments du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED, gendarmerie) le 10 décembre à Yaoundé, capitale du Cameroun.

« Nous condamnons cette arrestation rocambolesque de Jean Bosco Talla par des forces de sécurité, qui fait craindre une tentative de le faire taire et disparaître», a déclaré Gabriel Baglo    , Directeur du Bureau Afrique de la FIJ, « nous exigeons sa libération immédiate », a-t-il ajouté.

Le jeudi 10 décembre, tout près de la cité universitaire de Yaoundé, des témoins ont été alertés par Jean Bosco Talla qui venait d’être appréhendé par des policiers à bord d’un Pick-up du GSO, l’unité policière en charge de la lutte contre le grand banditisme.

Selon des sources concordantes, il lui serait reproché la publication parue la semaine passée, d’un article portant sur « un pacte secret » entre le Président Paul Biya et son prédécesseur feu Ahmadou Ahidjo démissionnaire à qui il a succédé.

La police , même si elle a  confirmé l’arrestation, ne s’st pas encore prononcée sur les motifs et circonstances de son arrestation.

Selon des informations fournies par le Responsable du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) affilié à la FIJ, M. Talla a été conduit cette nuit (14 décembre 2009 autour de 20h30) à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui où il a été placé en détention provisoire et fera l'objet, "exceptionnellement", d'un procès marathon demain matin au tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé, lequel aboutira probablement, à une condamnation pour atteinte à l'honneur du chef de l'Etat.

En février 2008, Jean Bosco Talla, alors journaliste à l’hebdomadaire « Le Front » avait déjà eu maille à partir avec ce même service de sécurité pendant qu’il menait des investigations sur les biens mal acquis par certains dignitaires du régime. Il fut gardé à vue une semaine durant avant d’être libéré. Il y a quelques mois également, il avait contribué à la publication d’un rapport sur les biens supposés mal acquis du chef de l’Etat et avait par la suite fait l’objet de nombreuses menaces de mort.

La rédaction de l’hebdomadaire a mentionné également l’existence ces derniers jours de «coups de fil annonçant des représailles» qui avaient été adressés au directeur de publication.

 

La FIJ demande la libération immédiate et sans condition du journaliste et  tient le gouvernement camerounais pour responsable de tout ce qui pourrait lui arriver. La Fédération appelle les autorités camerounaises à accorder une plus grande attention à la liberté de la presse et la liberté d’expression pour que les journalistes puissent exercer librement leur profession.

 

Pour plus d’informations contacter la FIJ au  +221 33 867 95 87  +221 33 867 95 87   

 

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