La FIJ condamne une « parodie de procès » contre des journalistes algériens

La Fédération Internationale des Journalistes a condamné aujourd’hui une énième parodie de procès fomentée contre des journalistes de la presse indépendante.

Farid Allilat, ancien directeur de la publication du quotidien Liberté, ainsi que Ali Dilem, caricaturiste du même journal, viennent d’être condamnés par le tribunal d’Alger à six mois de prison ferme et le paiement d’une double amende de 250 000 DA (2500 euros) pour outrage au Président de la République.

Le journal Liberté est condamné à payer une forte somme de dommages et intérêts de 250 millions de centimes (25000 euros). « Ce sont de lourdes et de dangereuses sanctions qui ont pour seul objectif de réduire les médias à leur plus simple expression ; il y a là une volonté manifeste de mater la presse libre », s’est indigné l’avocat de la presse indépendante M. Bourayou au terme des auditions qui ont marqué cette journée.

Farid Allilat et Ali Dilem, pour rappel, ont été déjà condamnés le 14 juin dernier à des peines de prison de six mois pour outrage à l’institution militaire au même titre que le journaliste du Soir d’Algérie Kamel Amarni et le directeur du même quotidien Fouad Boughanem, à qui on reprochait d’avoir révélé l’utilisation par l’actuel Président de la République des moyens de l’Etat afin de briguer un second mandat. Ainsi, les procès du mardi se suivent et se ressemblent.

M. Benchicou, directeur du journal Le Matin, incarcéré depuis un an pour le motif fallacieux d’infraction à la réglementation de change, s’est vu lui aussi infligé une nouvelle sanction, sous forme d’amende, alors que le plaignant, l’actuel ministre des affaires étrangères, a retiré sa plainte. Salima Tlemçani du quotidien El Watan a été également condamnée à deux mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 20 000 DA (2000 euros) dans une affaire qui l’opposait à la direction générale de la sûreté nationale.

« Les procès contre les journalistes sont organisés tous les mardis, et les peines requises cachent mal une volonté d’étouffer financièrement et politiquement toutes les voix indépendantes » a déclaré Nadir Benseba, coordinateur du bureau de la FIJ en Algérie.

La FIJ appelle, de nouveau, la communauté internationale à réagir face à ce déni de justice en Algérie et face aux attaques insidieuses contre les derniers défenseurs de la liberté d’expression.

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