La FIJ condamne le meurtre d’un journaliste en Angola

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd’hui, le meurtre d’Alberto Graves Chakussanga, journaliste présentateur de Radio Despertar qui a été abattu dimanche 5 septembre 2010 par des hommes armés inconnus à son domicile du District de  Viana à Luanda, capitale de l’Angola.

 

« Nous sommes vraiment choqués par ce meurtre insensé et la communauté mondiale des journalistes est profondément préoccupée par le niveau d’insécurité et d’intolérance en Angola» a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. «Nous exigeons des autorités angolaises et des instances judiciaires de s’assurer que les meurtriers soient traduits en justice».

 

Alberto Graves Chakussanga, 32 ans, fut un présentateur de l’édition hebdomadaire en langue Umbundu de la Radio Despertar qui est critique contre le gouvernement du MPLA au pouvoir. Il fut également un auditeur à la Faculté des Arts et des Sciences de l’Université d’Etat Agostino Neto et à l’Académie Angolaise de Police, selon des sources locales.  Il a été retrouvé dans sa cuisine par des voisins et des proches avec une blessure par balle au dos.

Quelques heures avant sa mort, Chakussanga avait laissé son épouse en état de grossesse à l’hôpital où elle avait donné naissance le même jour, à un petit garçon. Selon des sources locales, la police a déclaré que Chakussanga a été tué après une longue conversation avec des assassins inconnus, mais aucune arrestation n’a été encore notée.

 

Chakussanga est Ovimbundu, le plus grand groupe ethnique d’Angola originaire du sud du pays, un bastion de l'ancien mouvement rebelle l’UNITA, selon des journalistes locaux. Radio Despertar a été lancée en décembre 2006, suite à l’accord de Paix de 2002 entre le MPLA au pouvoir et l'UNITA.

Lors d’une conférence de presse tenue le 7 septembre 2010, Rui Falcão, Secrétaire à l’information du Bureau politique du MPLA accusait  Radio Despertar d’inciter à plusieurs reprises la population à la « désobéissance civile » depuis le 6 septembre 2010 en appui l’ex mouvement rebelle de l’UNITA, selon des informations relayées par la presse.  Ces accusations ont été basées sur des interviews et commentaires critiquant l’action du gouvernement. Dans un communiqué de presse publié le 8 septembre la Radio a rejeté totalement ces informations qualifiées de « non fondées et diffamatoires » tout en réaffirmant son indépendance éditoriale.

 

La FIJ appelle les autorités angolaises d’ouvrir sans tarder une enquête objective dans le but d’identifier les meurtriers de Chakussanga et de les punir conformément à la loi. La FIJ demande l’arrêt des menaces et intimidations contre Radio Despertar.

 

Pour plus d’informations contacter la FIJ au   +221 33 867 95 87   

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