La FIJ appelle à la fin de l’impunité face a la systématisation des violences contre les journalistes

Le 2e Congrès  de la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) tenu les 27 et 28 mars derniers à Harare au Zimbabwe, a fortement exprimé sa consternation face  à la récurrence des menaces, violations, agressions et assassinats de journalistes dans l’exercice de leur devoir d’informer.

L’une des résolutions majeures était de faire de la protection des journalistes du continent la priorité des priorités, notamment par :

  la mise en œuvre des déclarations de l'UNESCO  et la résolution 1738 de l'ONU sur la sécurité des journalistes ;

 

• une plus grande concertation entre gouvernements, journalistes et organisations professionnelles des médias et les groupes d’appui aux médias qui initient des campagnes pratiques pour protéger des journalistes dans des zones de conflit en vue de renforcer la sécurité des journalistes ;

 

• l’organisation dans les meilleurs délais par l'Union Africaine d’une réunion sur la protection des journalistes africains, particulièrement ceux opérant dans des zones de conflit, en collaboration avec la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP).

 
Paradoxalement, le 5 avril 2010 Patient Chebeya Bankome (35 ans), journaliste-cameraman indépendant à Béni, 3e ville de la province du Nord Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo à été froidement abattu par des assaillants qui lui ont clairement signifié devant son épouse qu’ils étaient venus pour le tuer.

Le 21 avril, Bibi Ngota, directeur de publication de l’hebdomadaire Cameroun Express, décède à la prison centrale Kondengui de Yaoundé, la capitale du Cameroun, où il était en détention préventive depuis bientôt deux mois, suite au refus d’assistance médicale opposé à sa famille.  Au lieu de faire la lumière sur son décès les autorités  le font passer pour un séropositif en phase terminale.

 Le samedi 24 avril Edo Ugbagwu, 42 ans, un chroniqueur judiciaire au quotidien, The Nation au Nigeria a été abattu à bout portant dans sa maison à Lagos. Le même jour, Nathan S. Dabak, 36 ans, et Sunday Gyang Bwede, 39 ans, respectivement rédacteur en chef adjoint et reporter d'un journal chrétien The Light Bearer ont été tués à la machette pendant qu'ils étaient sur le chemin de leur travail  dans la ville de Jos au centre du Nigéria, soit trois journalistes assassinés en un seul jour. .

En outre, en Somalie, malgré les appels répétés de la FIJ et de la FAJ pour une action internationale afin de mettre un terme à la violence qui y sévit, les groupes islamistes arrêtent et incarcèrent des journalistes et ont fermé récemment 14  radios qui ont osé diffuser de la musique et de la publicité.

 En Erythrée, 19  journalistes sont embastillés  avec le silence  inquiétant de la communauté internationale. Au Cameroun, on assiste depuis le début de l’année à une campagne ouverte pour mettre au pas la presse libre et indépendante en intentant des procès fantaisistes aux journalistes qui osent se prononcer sur des sujets d’intérêt public, et en usant parfois de la torture pour intimider les journalistes. Cette situation est semblable  à ce qui se passe dans des pays comme la Gambie, l’Ethiopie, Madagascar, Swaziland

En 2009,  13 journalistes ont été tués, sans qu’aucune action judicaire ne soit menée pour punir les auteurs.

 La culture de l’impunité commence à s’enraciner  dangereusement sur le continent africain, pour éventuellement installer la peur dans le secteur des médias. .

Les médias étant un pilier  pour la démocratie,  nous interpellons les leaders politiques africains en vue de  créer les conditions pour un exercice libre, indépendant et sécurisé de la profession de journaliste.

L’union africaine et les organisations régionales (CEDEAO,  CEEAC,  COMESA, IGAD, UMA) doivent initier des programme devant amener  davantage  les Etats à  un plus grand respect de la liberté d’expression  et à garantir la sécurité des journalistes.

Pour plus d’informations contacter la FIJ au   +221 33 867 95 87   

La FIJ représente plus de 600,000 journalistes à travers125 pays dans le monde entier