FEJ demande une protection des droits d’auteurs forte pour tous les journalistes dans le monde numérique

Cinquante représentants de syndicats de journalistes se sont réunis à Thessalonique, en Grèce, les 11 et 12 décembre lors d'un séminaire sur Les Droits d'auteurs à l'ère numérique: un traitement équitable pour les journalistes.

Les participants ont soulevé leurs inquiétudes concernant l'augmentation des contrats injustes dans le secteur des médias et la difficulté à conserver leurs droits lorsque leurs œuvres sont utilisées et réutilisées sur les différentes plates-formes du même média ou dans différents titres du même groupe de médias.

«Le manque de considération pour les droits de nos collègues de recevoir une rémunération équitable pour la réutilisation de leurs œuvres, en particulier lorsque leur travail est utilisé en ligne, est alarmante, a déclaré Arne König, Président de la FEJ. «Si le journalisme doit rester un bien public, des efforts supplémentaires doivent être faits pour garantir que les droits d'auteurs ne sont pas cédés. Cette mesure devrait s'appliquer aux journalistes pigistes comme aux journalistes salariés. "

Une négociation collective efficace et une solide législation sur les droits d'auteurs sont les deux principes mis en avant pour garantir que les journalistes soient adéquatement récompensés pour leurs travaux.

L'utilisation des œuvres journalistiques par les nouvelles plates-formes des médias, l'effet de la concentration des médias sur la protection des droits d'auteurs, la stratégie des musiciens pour faire respecter leurs droits de propriété intellectuelle, les meilleures pratiques de gestion des droits et les régimes de licences ont constitué la base de ces deux jours de discussions. Les journalistes ont également partagé des préoccupations communes avec l'Organisation européenne des consommateurs (BEUC), en particulier en ce qui concerne les conditions d'utilisation des médias sociaux.

« Les droits des créateurs sont les droits des citoyens », a déclaré Mike Holderness, Président du groupe d'experts sur les droits d'auteurs de la FEJ. «Tous les citoyens sont des créateurs, et avec Facebook et YouTube, chaque citoyen peut être publié: les journalistes professionnels ont le même intérêt que toute autre personne à protéger leurs droits d'auteurs. Nous avons des préoccupations semblables dans la façon dont les médias sociaux permettent l'utilisation de nos contenus gratuitement et sans autorisation. Cela peut conduire à une mauvaise utilisation du contenu qui peut être très préjudiciable à la réputation d'une personne. Chaque personne devrait être consciente de cela lorsqu'il place notre contenu sur un site web de médias sociaux. "

Les conclusions du séminaire contribueront à la rédaction d'un manuel pratique pour les journalistes sur la façon de défendre et de protéger leurs droits d'auteurs.

 

Conclusions du séminaire de Thessalonique

Les participants au séminaire de Thessalonique sur Les droits d'auteurs dans un monde numérique: un marché équitable pour les journalistes sont arrivés aux conclusions suivantes :

- Les droits d'auteurs des journalistes, y compris les droits moraux et économiques, doivent être strictement appliqués dans les pays européens où ils sont contestés, afin de maintenir la qualité du journalisme. Ce principe s'applique à tous les médias, y compris les informations produites en ligne seulement ;

- L'application plus stricte des droits moraux, y compris le droit de paternité et d'intégrité, est cruciale dans l'environnement numérique, notamment pour assurer que les citoyens aient accès à une couverture de l'information reconnue pour son authenticité ;

- Les journalistes doivent être en mesure de conserver leurs droits d'auteurs pour être en mesure de négocier des accords ;

- L'absence de protection des droits des auteurs dans les termes et conditions imposés par les médias sociaux à ceux qui téléchargent compromet les droits des auteurs et des consommateurs sur ce contenu ;

- La FEJ développera le dialogue et la coopération avec les organisations de consommateurs afin de contribuer à renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle  de tous les créateurs;


- Il doit y avoir plus de transparence dans la gestion et la rémunération des droits d'auteurs ;


- La gestion collective des droits d'auteurs des journalistes doit être effectuée par des organisations représentant un grand nombre d'auteurs ;

- Un terme doit être mis à l'imposition de contrats inéquitables aux freelances et les pigistes doivent avoir la possibilité d'adhérer à un syndicat et de bénéficier de la négociation collective ;

- Les bibliothèques et autres institutions numérisant du contenu protégé devrait procéder à des recherches diligentes avant de rendre des œuvres orphelines disponibles ;

- Un permis doit être obtenu à l'avance et payé avant la numérisation des œuvres journalistiques ;

- Les licences collectives étendues peuvent être considérées comme une solution pour la numérisation des œuvres orphelines, lorsqu'elles sont gérées par des sociétés de collecte qui représentent une grande partie des auteurs.