Appel d’urgence pour la libération d’un journaliste risquant la perpétuité au Burundi

 La Fédération africaine des Journalistes (FAJ), la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) et l’Association des Journalistes d’Afrique de l’Est (AJAE) ont exprimé leur vive préoccupation par rapport à la campagne d’intimidation du gouvernement du Burundi contre les medias et ont appelé à l’abandon des accusations retenues contre un leader journaliste.

  

Les organisations citées s’insurgent du fait que les autorités burundaises accusent Jean Claude Kavumbagu, Editeur du Netpress News Agency de trahison, une offense qui fait peser sur lui le risque de la prison à perpétuité en cas de culpabilité.

 

Le 17 juillet 2010, la police a arrêté Kavumbagu, à son bureau, suite à la publication d’un article dans son nouveau site web mettant en garde les forces de sécurité burundaises pour leur faible capacité de gérer effectivement les menaces terroristes des extrémistes du groupe somalien, Al-Shabaab qui pourraient toucher le pays.

Cet incident à lui seul qui viole les droits des journalistes par les autorités du Burundi, illustre bien comment la liberté de la presse est en danger dans ce pays, avertissent les trois organisations de journalistes.

 

Les autorités ont outrepassé les procédures normales et légales pour arrêter un journaliste, d’autant plus que les cas de violation de l’éthique professionnelle  doivent passer au préalable par le conseil de régulation des médias, elles ont indiqué.

Elles ont également fustigé l’accusation de trahison contre M. Kavumbagu comme absurdement disproportionnée et injustifiée parce qu'il exerçait son droit constitutionnel d'exprimer une opinion honnête. Le gouvernement peut ne peut pas être d'accord avec lui, mais il a le droit d’avoir son point de vue, selon elles.

Jean Claude Kavumbagu ont elles ajouté, a exprimé son opinion sur une question d’intérêt public. Son action ne peut en aucun cas justifier son arrestation, son incarcération et la lourdeur de l’accusation portée contre lui  ont déclaré la FAJ, la FIJ et l’AJAE.


Dans l’article publié par Kavumbagu le 12 Juillet, il avait critiqué les forces de sécurité du Burundi qui ne sont bons que pour voler et tuer les burundais. L'article a indiqué qu'Al-Shabaab peut facilement accéder et effectuer des attaques au Burundi après ceux de  Kampala, Ouganda, revendiqués par l’organisation terroriste.

Les autorités burundaises ont fait recours à l'article 570 du Code Pénal, qui n’est applicable qu’en temps de guerre, pour poursuivre le journaliste. La décision de détenir le journaliste est irrégulière parce qu’au regard de la loi on ne peut maintenir quelqu’un en détention que s’il porte atteinte à l’ordre public. Le 30 juillet, le Procureur Général de Bujumbura a justifié la détention du journaliste par la crainte que l’article attise les inquiétudes de la population. Cette précision du tribunal n’a été fournie que 14 jours après que Kavumbagu est arrêté.

La détention illégale de Jean Claude Kavumbagu est une atteinte grave aux droits fondamentaux des journalistes et des citoyens du Burundi, ont ajouté les trois organisations.

Les journalistes au Burundi remettent en cause l'indépendance de l'ordre judiciaire et pensent qu’il s’agit là d’un cas délibéré d'intimidation au nom du combat contre le terrorisme.

En appui à leur affilié dans ce pays l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ), la FIJ, la FAJ et l’AJAE  invitent le gouvernement burundais à abandonner les charges et à libérer immédiatement Jean Claude Kavumbagu. Selon elles, les autorités politiques doivent mettre un terme à la pratique de l'emprisonnement illégal en respectant les droits constitutionnels des journalistes et en demandant aux services de sécurité de travailler de façon plus responsable.

 

Pour plus d’informations contacter la FIJ au   +221 33 867 95 87   

La FIJ représente plus de 600,000 journalistes à travers125 pays dans le monde entier