'Reporters, faites preuve de retenue' déclare la FIJ après la mort de trois journalistes dans une embuscade en Afghanistan

Le plus grand groupe de journalistes du monde, la Fédération Internationale des Journalistes, a appelé aujourd'hui les journalistes et les organisations des médias à faire preuve de retenue sur la ligne de front en Afghanistan, après la mort de trois journalistes dans une embuscade ce dimanche.

"Les journalistes ne doivent pas se rendre dans des régions qui n'ont pas été sécurisées," a dit Aidan White, le Secrétaire Général de la FIJ, "ces collègues sont apparemment morts en suivant un dirigeant de l'Alliance du Nord qui leur a assuré que la zone était libérée des Talibans. Il s'agissait en fait d'un piège."

La FIJ dit qu'il serait inconsidéré de s'engager dans les pas d'une force de combat incapable de fournir une sécurité minimale. Deux journalistes français, Johanne Sutton de Radio France Internationale et Pierre Billaud, travaillant pour le réseau RTL, ainsi qu'un collègue allemand, Volker Handloik, reporter au magazine Stern, se trouvaient parmi un groupe de six journalistes voyageant sur le toit d'un véhicule de transport de troupes. Le véhicule a essuyé des coups de feu près de la ligne de front au Nord-Est de l'Afghanistan. Les trois journalistes ont été délogés du véhicule et abattus par des Talibans tandis que les autres ont réussi à s'échapper.

D'après Paul McGeough, un correspondant australien et l'un des survivants de l'attaque, ils étaient invités par un commandant de l'Alliance du Nord à visiter une tranchée récemment abandonnée par les Talibans. " Lorsque nous y sommes arrivés, ils ne s'étaient pas rendus", dit-il.

La FIJ a adressé un message de condoléances aux familles des victimes et a appelé les organisations de médias à agir dans les plus brefs délais pour minimiser les risques pour leurs journalistes. La FIJ elle-même s'engage à mettre en place une série de réunions d'urgence au Pakistan, sur la prise de conscience des risques par les journalistes couvrant la guerre.

" Ces journalistes sont morts tragiquement en tentant de couvrir une histoire qui intéresse tout le monde, mais ils n'auraient pas du prendre tellement de risques", a dit Aidan White. " Quand l'Histoire change vite, les journalistes doivent la suivre, mais en respectant une distance de sécurité. Il est clair qu'ils ne peuvent pas se fier aux déclarations des commandants sur le terrain ".

La FIJ a appelé une nouvelle fois tous les médias à suivre un code international de sécurité pour les journalistes et les travailleurs des médias, et qui a été adopté par les principaux groupes d'information. " Aucune histoire ne vaut une vie humaine", a déclaré Aidan White, "les organisations de journalistes et de médias doivent considérer la sécurité comme la première priorité, en particulier dans ce contexte de conflit incontrôlé et indiscipliné". warfare."