La FIJ s’inquiète des menaces de mort proférées à l’encontre d’un journaliste sénégalais

La Fédération Internationale des Journalistes et l’Union des Journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO) ont exprimé aujourd’hui leur vive inquiétude face aux menaces de mort et injures exprimées par téléphone depuis le 28 juillet contre M. Abdou Latif Coulibaly, journaliste, Directeur de Sud FM, la première radio privée du pays, et de l’ISSIC, une Ecole de Journalisme. Les auteurs des menaces n’ont pas encore été identifiés.

Abdou Latif Coulibaly, journaliste et directeur général de Sud FM, est l'auteur d'un livre critique envers la gestion du président sénégalais issu de l'opposition, intitulé "Wade, un opposant au pouvoir: l'alternance piégée ?" et paru en juillet 2003. Le Président Wade avait contesté certaines affirmations publiées par le journaliste dans une interlocution diffusée la veille des menaces proférées contre le journaliste. Ses interlocuteurs lui auraient notamment affirmé qu'ils ne le laisseraient pas "détruire ce qu'[ils ont] construit en vingt-six ans".

Le Syndicat des Professionnels de l'Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a exprimé sa vive préoccupation dans une déclaration radiophonique et dans des courriers aux ministres de l'intérieur et de la Communication en date du jeudi 31 juillet, lorsque l'Avocat de Latif, Me SEYE, a rendu l'affaire publique. Le SYNPICS a notamment demandé au Gouvernement :

1) « de prendre les mesures nécessaires pour identifier et punir les auteurs de tels actes afin de les décourager pour toujours ;

2) d’assurer la protection de la personne et des biens de Abdou Latif Coulibaly, ainsi que de sa famille et de ses collaborateurs ».

Ibrahim Famakan Coulibaly, Président de l'UJAO, a fermement condamné ces menaces lors de l’atelier organisé par l’UJAO les 28 et 29 juillet 2003 à Bamako (Mali) sur l’Harmonisation des Législations de la Presse dans l’Espace UJAO/CEDEAO. Il souligne qu’Abdou Latif Coulibaly a été empêché de présenter sa communication à cette rencontre du fait des menaces qui pèsent contre lui.

« Ces menaces et la lâcheté de ces actes sont tout simplement intolérables » a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Nous soutenons la démarche du SYNPICS pour que la sécurité personnelle du confrère soit assurée, et que toute la lumière soit faite sur cette sombre affaire ».

Les autorités ont mis en place un dispositif pour assurer la sécurité du journaliste. Latif est entendu ce lundi matin par la Division des Investigation Criminelles de la Police pour confirmer la plainte déposée par son avocat et donner des précisions sur l'affaire.


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